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L'Union européenne a jugé mardi "prématurée" la demande de soutien que lui avait adressée l'Autorité palestinienne lundi

Le camp de Mahmoud Abbas avait appelé l'UE à le soutenir dans son combat en vue d'une reconnaissance par le Conseil de sécurité de l'Onu d'un Etat palestinien indépendant.Différents dirigeants européens ont justifié le refus de l'UE d'accéder à cette demande, dont le chef de la diplomatie suédoise (Stockholm préside l'UE) et Javier Solana.
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Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbasn (28 janvier 2009) (F2)

Le camp de Mahmoud Abbas avait appelé l'UE à le soutenir dans son combat en vue d'une reconnaissance par le Conseil de sécurité de l'Onu d'un Etat palestinien indépendant.

Différents dirigeants européens ont justifié le refus de l'UE d'accéder à cette demande, dont le chef de la diplomatie suédoise (Stockholm préside l'UE) et Javier Solana.

"Je ne pense pas que nous en soyons là. J'aimerais que nous soyions en mesure de reconnaître un Etat palestinien mais il faudrait d'abord qu'il y en ait un, donc je pense que c'est quelque peu prématuré", a déclaré mardi le ministre suédois des Affaires étrangères, Carl Bildt.

Quant au diplomate en chef de l'UE, Javier Solana, il a aussi estimé qu'un tel processus devait "prendre du temps" et se dérouler "dans le calme et au moment approprié. Je ne pense pas que le moment soit venu aujourd'hui d'en parler."

La commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner, lui a fait écho en disant qu'"il était trop tôt pour dire quoi que ce soit à ce sujet", tout en soulignant que la question "des frontières de 1967" pour un futur Etat palestinien "serait importante".

Enfin, le chef de la diplomatie finlandaise Alexander Stubb a vu dans la démarche palestinienne une opération tactique visant à faire pression sur Israël en vue d'une relance des négociations sur le processus de paix. "Je pense qu'il faut vraiment avancer pas à pas", a-t-il dit, jugeant que "toutes les méthodes de négociation sont utilisées" pour tenter de relancer le processus de paix.

La Palestinie n'est "pas le Kosovo"
Le ministre finlandais s'est refusé à comparer les territoires palestiniens au Kosovo, dont plusieurs pays européens ont reconnu l'indépendance déclarée pourtant unilatéralement et malgré l'opposition de la Serbie et de la Russie. "Le Kosovo est différent de la Palestine, la Palestine est différente de l'Abkhazie et l'Abkhazie est différente de l'Ossétie du Sud", a-t-il dit, en référence aux deux Républiques sécessionnistes de Géorgie.

L'Union européenne est la principale pourvoyeuse d'aide financière aux Palestiniens. D'habitude, elle adopte à leur égard une attitude traditionnellement plus favorable que les Etats-Unis.

Washington a déjà réaffirmé son opposition à une proclamation unilatérale d'un Etat palestinien, en soulignant que cet Etat devrait naître par la négociation entre Israël et les Palestiniens.

La démarche des Palestiniens a été accueillie avec hostilité par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a prévenu que "toute action unilatérale des Palestiniens entraînera des actions unilatérales d'Israël".

Selon un diplomate européen, la démarche palestinienne auprès de l'UE comptait mentionner explicitement Israël aux côtés d'un Etat palestinien. "L'objectif est d'obtenir du Conseil de sécurité une résolution reconnaissant un Etat palestinien à côté de l'Etat israélien dans les frontières de 1967", a indiqué lundi le négociateur palestinien Saeb Erakat, en soulignant que les Palestiniens n'avaient pas l'intention de faire de proclamation unilatérale. Selon lui, la démarche palestinienne n'a pas suscité de "réserves a priori sur le principe mais pas de chèques en blanc non plus" du côté européen.

A travers le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero, la France a pour sa part fait savoir qu'"une démarche unilatérale pourrait être préjudiciable à l'établissement de cet Etat (palestinien) que nous appelons de nos voeux".

La reprise des négociations de paix israélo-palestiniennes, suspendues depuis près d'un an, achoppe sur la question de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée, dont les Palestiniens réclament l'arrêt total avant de revenir à la table des négociations. Le gouvernement israélien s'y refuse et offre de renouer le dialogue sans condition préalable.

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