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L'étau se resserre autour du lobby américain des armes à feu

Après la tuerie de Newtown, Barack Obama a fait connaître mercredi son intention de formuler des propositions concrètes sur le port des armes à feu d'ici janvier. Mais ces propositions pourraient une nouvelle fois se trouver bloquées par les associations pro-armes à feu, en tête desquelles figure la NRA, le plus puissant des lobbies américains.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Joshua Lott Reuters)

"J'espère que nous
n'aurons pas la mémoire courte, que nous n'allons pas oublier ce qui s'est
passé à Newtown et que nous allons rester motivés pour faire avancer ce sujet
dans un mois
". Barack Obama, lors d'une conférence de presse tenue mercredi, a
réaffirmé sa volonté de progresser sur la question du port d'armes à feu. Il a
nommé son vice-président Joe Biden à la tête d'un groupe de travail sur le
sujet. Objectif : proposer des recommandations d'ici au mois de janvier.

Parmi les pistes
envisagées, le renouvellement d'une réglementation mise en place sous Bill
Clinton, en 1994. Elle interdisait le port d'armes d'assaut. Mais elle a expiré
dix ans plus tard, en 2004, alors que George W. Bush était président, et n'a
pas été renouvelée. S'il est si difficile de mettre en place des changements autour
du port d'armes, c'est particulièrement à cause de l'influence des lobbies
pro-armes à feu, et, au premier rang, la National Rifle Association (NRA).

Qu'est-ce que la NRA ?

Aux Etats-Unis, la NRA est
le plus puissant lobby défendant le Second amendement de la Constitution. Cet amendement autorise le port d'armes par les citoyens américains. Il faut
garder en mémoire, dans le contexte américain, que les lobbies sont des
associations entièrement autorisées et organisées, comme l'explique André
Kaspi, spécialiste des Etats-Unis.

La NRA, fondée en 1871
après la guerre de sécession, est également une association très ancrée dans la
vie quotidienne des américains. "C'est le plus grand formateur sur la
sécurité des armes, elle fournit nombre de services au public. C'est pourquoi
ceux qui ne vivent pas dans ce monde-là ne comprennent pas pourquoi on la
soutient tant
", explique Jenny Carlson, sociologue à l'université de
Berkeley, en Californie. Car la NRA publie ses propres magazines, dispose de
ses programmes de télévision, dispense des cours et a ouvert un musée à
Fairfax, en Virginie, où se situe son siège. Elle est par ailleurs soutenue par
des personnalités hollywoodiennes comme Clint Eastwood, Chuck Norris ou, à
l'époque, Charlton Heston.

Pourquoi est-elle aussi
puissante ?

Outre sa grande popularité
auprès du public américain, la NRA dispose d'un véritable moyen de pression
financier, grâce à ses fonds considérables. Elle peut ainsi faire jouer son
influence sur les élus locaux et nationaux, notamment par l'intermédiaire du
financement privé des campagnes électorales.

Pourtant, la NRA n'agit
sur le plan politique que depuis 1975, date de la création de la branche
NRA-ILA (Institue for Legislative Action). En un peu plus de trente ans,
l'association est parvenue à faire passer de trois à 41 le nombre d'Etats où la
législation sur les armes est plus souple.

Que peut-on espérer
après les déclarations d'Obama ?

Dans sa déclaration de
mercredi, Barack Obama a semblé faire preuve d'un certain volontarisme.
"Le fait que ce problème est complexe ne peut plus être une excuse pour ne
rien faire
", a-t-il déclaré. Selon Douglas Kellner, de l'université de
Californie, "même les plus fervents amateurs d'armes pensent que la
situation dégénère
". Pourtant, rappelle André Kaspi, Barack Obama ne
représente qu'une autorité morale et n'a pas le pouvoir de proposition de loi :

Vendredi, la NRA a annoncé une grande conférence de presse où
elle annoncera sa position après la tuerie de Newtown. Une intervention très
attendue, mais qui pourrait se solder de la même façon qu'après chaque drame similaire :
l'association présente ses condoléances, mais campe sur ses positions, pas
question de porter atteinte au Second Amendement.

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