L'affrontement entre le gouvernement thaïlandais et les "chemises rouges" pourrait déboucher sur une "guerre civile"
C'est l'avertissement de l'ONG International Crisis Group dans un rapport publié vendredi soir.
En sept semaines, la crise politique a fait 27 morts et un millier de blessés. "Le système politique thaïlandais est défaillant et semble incapable de sortir le pays qui se trouve au bord d'un conflit de grande ampleur", a indiqué l'ONG basée à Bruxelles.
"Les affrontements dans les rues de Bangkok entre le gouvernement et les "chemises rouges" se détériorent et pourraient déboucher sur une guerre civile non déclarée", a ajouté l'organisation spécialisée dans la prévention et la résolution des conflits armés.
Selon ICC, la Thaïlande devrait réfléchir à une médiation qui pourrait être menée par des prix Nobel pour éviter une escalade de la violence.
Le rapport recommande ainsi la création d'un groupe de personnalités issues de la communauté internationale, suggérant le nom de Jose Ramos Hora, prix Nobel et président du Timor oriental, qui était cette semaine à Bangkok.
L'International Crisis Group évoque aussi la possibilité d'engager des négociations sur la constitution d'un gouvernement provisore d'unité nationale et sur la préparation d'élections.
Il semble peu probable que le gouvernement d'Abhisit Vejjajiva accepte le principe d'une telle médiation. Le ministre des Affaires étrangères s'en est pris cette semaine aux diplomates occidentaux pour avoir discuté avec des dirigeants de la contestation.
Accès rouvert à l'hôpital Chulalongkorn
Samedi, le vice-Premier ministre Suthep Thaugsuban a donné à la police l'ordre de émanteler les barricades érigées par les "chemises rouges" aux abords de l'hôpital Chulalongkorn de Bangkok, où quelque 200 manifestants avaient pénétré jeudi soir en pensant que des militaires s'y cachaient.
Cet hôpital universitaire est situé près du campement qu'occupe l'opposition dans le quartier commerçant de la capitale, et les "chemises rouges" croyaient, en y intervenant, que des soldats s'y trouvaient pour préparer un assaut contre leurs positions.
Les manifestants ont accepté de lever leur blocage des accès à l'hôpital.
L'intervention commando de jeudi soir dans l'hôpital universitaire de Chulalongkorn, désavouée par les dirigeants de la contestation, a conduit ces derniers à présenter leurs excuses et suscité des questions sur le contrôle qu'ils exercent sur la base du mouvement.
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