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Italie. Pourquoi Mario Monti démissionne

Crise politique en Italie. Le président du Conseil a jeté l'éponge, indigné par le lâchage du parti de Berlusconi et l'annonce du retour du Cavaliere en politique. Des élections devraient avoir lieu fin février ou début mars.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Mario Monti, le chef du gouvernement italien, à Rome (Italie), le 6 décembre 2012. (ANDREAS SOLARO / AFP)

ITALIE – "J'ai mûri la conviction qu'on ne pouvait pas continuer à aller ainsi de l'avant." C'est ce que déclare le président du Conseil italien, Mario Monti, pour expliquer sa démission au quotidien italien Corriere della Sera dans son édition du dimanche 9 décembre. Il a indiqué que son départ aurait lieu après le vote du budget italien, c'est à dire d'ici fin décembre. Les Italiens pourraient donc retourner aux urnes fin février ou début mars. Un délai de 45 à 70 jours est en effet prévu entre la dissolution des chambres et un nouveau scrutin. Francetv info vous résume les raisons du départ de Mario Monti, qui plonge l'Italie dans une crise politique. 

A l'origine, le lâchage du parti de Berlusconi

Mario Monti juge déloyale la manière dont le Peuple de la liberté (PdL), le parti de Silvio Berlusconi, a agi à son égard après l'avoir soutenu pendant un an. En effet, le PdL a annoncé samedi, la fin de son soutien à son gouvernement technique à la tête de l'Italie depuis novembre 2011. Un retrait qui l'a mis, de fait, en difficulté puisqu'il ne peut gouverner sans l'appui simultané du PdL, du parti démocrate et des centristes de l'UDC.

Des critiques qui l'ont blessé

Selon le Corriere della Serra, le chef du gouvernement a été aussi particulièrement offensé  par les attaques venant du parti de Silvio Berlusconi. Il pointe notamment les déclarations du secrétaire général du PdL, Angelino Alfano, lorsque le parti a décidé de ne pas voter le texte s'attaquant aux coûts de la politique en Italie. "Nous n'aimons pas le chemin qu'a pris notre économie", avait-il notamment déclaré. "Je me suis senti profondément indigné de lire ces paroles", raconte Mario Monti.

La goutte d'eau : le retour de Berlusconi

Mario Monti était samedi à Cannes pour un colloque sur la gouvernance économique. Il dit au journal avoir saisi "la consternation [de ses interlocuteurs] face à la situation italienne". Surtout, sur le chemin du retour, il apprend que Silvio Berlusconi se présente aux prochaines législatives. Une offense de trop. C'est cela qui l'a décidé à annoncer au président Giorgio Napolitano qu'il voulait remettre de manière "irrévocable" sa démission après le vote du budget. "J'ai préféré le faire maintenant, alors que les marchés étaient fermés", explique-t-il, pour ne pas y créer de réactions intempestives.

Et maintenant, que va faire Monti ?

Dans l'entourage de Mario Monti, on souligne que celui-ci a voulu dire "non aux anciennes et mauvaises politiques, au populisme". Mais on se veut rassurant: "les marchés ne devraient pas se faire trop de souci. Les élections sont prévues, de toutes façons. Et l'Italie est dans un état bien meilleur, avec des finances publiques solidifiées et des réformes qui accroissent son potentiel de croissance"

Selon le Corriere, la décision de partir donne à Mario Monti les mains libres et il n'est pas exclu qu'il puisse s'engager en politique : ce qui est l'espoir notamment des centristes et d'une partie de la droite qui ne veulent plus rien avoir à faire avec le "berlusconisme" qui a dominé l'Italie pendant près de 20 ans.

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