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Italie : le procès de Matteo Salvini reporté, la justice convoque le Premier ministre Giuseppe Conte

Le chef de la Ligue a comparu samedi 3 octobre devant un juge du tribunal de Catane, en Sicile, au cours d'une audience préliminaire destinée à statuer sur le bien-fondé des accusations d'"abus de pouvoir et séquestration de personnes" dont il doit répondre.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le leader de la Ligue, Matteo Salvini, lors d'une interview à Catane (Italie), le 2 octobre 2020. (FRANCESCO MILITELLO MIRTO / NURPHOTO / AFP)

Un peu de sursis pour Matteo Salvini. La justice italienne a décidé d'entendre le Premier ministre Giuseppe Conte avant de se prononcer sur le renvoi de son ancien ministre de l'Intérieur et leader d'extrême droite, poursuivi pour avoir empêché le débarquement de migrants sauvés en mer. Le chef de la Ligue a comparu samedi 3 octobre devant un juge du tribunal de Catane, en Sicile, au cours d'une audience préliminaire destinée à statuer sur le bien-fondé des accusations d'"abus de pouvoir et séquestration de personnes" dont il doit répondre.

Matteo Salvini est accusé d'avoir bloqué durant plusieurs jours 116 migrants à bord d'un navire des gardes-côtes italiens, le Gregoretti, pendant l'été 2019. Certains réfugiés avaient pu être évacués pour raisons médicales mais 116 autres étaient restés sur le navire près d'une semaine, faute d'autorisation de débarquer de Matteo Salvini, alors ministre de l'Intérieur d'un gouvernement formé par la Ligue (son parti d'extrême droite) et les anti-système du Mouvement 5 Etoiles (M5S). Les sénateurs italiens ont levé son immunité parlementaire en février.

Les avocats de Matteo Salvini ont demandé un non-lieu

L'audience préliminaire, qui se déroulait à huis clos, a finalement été reportée au 20 novembre. Le juge en charge de la procédure veut entendre le chef du gouvernement, mais aussi l'actuelle ministre de l'Intérieur, Luciana Lamorgese, et le chef de la diplomatie Luigi Di Maio.

A la sortie de l'audience, Matteo Salvini, coutumier des sorties violentes sur ses adversaires ou les juges italiens, s'est montré apaisé. "Ce n'est pas un procès politique. J'ai trouvé dans le juge une personne libre", a-t-il déclaré alors que la veille il attaquait les magistrats en estimant qu'ils devraient "se consacrer à arrêter les mafieux et les délinquants". Sa défense a demandé un non-lieu alors qu'il encourt jusqu'à 15 ans de prison. Le parquet a lui aussi demandé l'abandon des poursuites mais le juge, comme le prévoit la loi, peut l'obliger à les maintenir, et renvoyer ainsi Matteo Salvini devant un tribunal pour y être jugé.

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