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Deux jours avant un sommet décisif, tension maximale entre Athènes et ses créanciers

Sans accord sur une série d'économies budgétaires, la Grèce risque de ne pouvoir honorer un remboursement au FMI le 30 juin. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le Premier ministre grec Alexis Tsipras, en visite vendredi 19 juin à Saint-Petersbourg (Russie). (OLGA MALTSEVA / AFP)

Les heures passent, et la perspective d'un accord entre le gouvernement grec et les créanciers du pays tarde à se concrétiser. A 48 heures d'un sommet européen crucial organisé à Bruxelles, et qui qui pourrait pousser un peu plus Athènes vers le défaut de paiement, les négociations entre les parties devraient reprendre le week-end du samedi 20 juin.

Francetv info récapitule la situation.

Négociations dans l'urgence avant le sommet de lundi

Le temps presse pour Athènes. Sans accord sur une série d'économies budgétaires, la Grèce à court d'argent risque de ne pouvoir honorer un remboursement de quelque 1,5 milliard d'euros au FMI le 30 juin. Les conséquences de ce défaut de paiement sont difficilement appréciables, mais pourraient aller jusqu'à une sortie de la zone euro. A l'inverse, un accord permettrait à Athènes d'obtenir un nouveau prêt de 7,2 milliards d'euros, dont les finances du pays ont cruellement besoin.

Vendredi, le président du conseil européen Donald Tusk ainsi que la Maison Blanche ont imploré le gouvernement d'Alexis Tsipras de reprendre les discussions avec les créanciers du pays pour trouver "un programme de réformes crédibles" avant le sommet de lundi.

Cet appel semble avoir été entendu. Interrogé par la télévision grecque samedi, le ministre d'Etat Alekos Flambouraris a suggéré que le Premier ministre Alexis Tsipras et le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, pourraient s'entretenir par téléphone. Alekos Flambouraris a également laissé entendre son gouvernement pourrait ajuster sa position, évoquant à la télévision plusieurs pistes pour réaliser quelques centaines de millions d'euros d'économies supplémentaires. 

L'accélération de la suppression des pré-retraites et la baisse du seuil de taxation des bénéfices des entreprises seraient notamment à l'étude. "Mais vous verrez que [nos créanciers] n'accepteront pas l'assouplissement budgétaire et notre proposition sur la dette", a-t-il commenté, laissant peu d'espoir quant à l'issue de ces négociations.

A Athènes, les retraits d'épargnants inquiets s'accélerent

Face au blocage des négociations, les Grecs commencent à s'inquiéter. Sans agitation manifeste, les épargnants ont fortement accéléré leurs retraits bancaires cette semaine, contraignant la Banque centrale européenne à relever vendredi son plafond de financement d'urgence des banques grecques (ELA) pour la deuxième fois en sept jours.

Grèce-UE : le bras de fer continue
Grèce-UE : le bras de fer continue Grèce-UE : le bras de fer continue (FRANCE 3)

Jeudi, des centaines de manifestants pro-euro se sont mobilisés devant le Parlement pour demander au gouvernement de trouver une solution avec les créanciers.

Dans la presse, Varoufakis étrille les "experts" européens

Dans ce contexte particulièrement tendu, le ministre des Finances grec Yanis Varoufakis a publié dans la presse irlandaise une tribune au vitriol visant les "experts" européens non-élus qui se trouvent selon lui au cœur des négociations.

"La zone euro évolue d'une façon mystérieuse", écrit le ministre dans les colonnes du quotidien Irish Times (en anglais). "Des décisions capitales sont validées par des ministres des Finances qui restent ignorants des détails, tandis que des experts non élus ont la mainmise sur les négociations menées avec un gouvernement en détresse. Comme si l'Europe considérait que les ministres des Finances élus n'étaient pas à même de maîtriser les détails techniques".

Et de livrer, amer, le récit de la réunion organisée jeudi au Lexembourg avec ses homologues de la zone euro. "Ma présentation a été accueillie par un silence assourdissant (...) toutes les autres interventions ont ignoré nos propositions et ont réitéré la frustration des ministres sur le fait que la Grèce n'avait...aucune proposition", écrit le ministre.

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