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Athènes : le remboursement de la dette repoussé aux calendes grecques?

Après avoir évité en juillet 2015 une sortie de la Grèce de la Zone Euro, François Hollande à plaidé le 22 octobre à Athènes pour un étalement de la dette grecque. Le président français prône «un report des intérêts», afin d'alléger le poids de la dette, mais appelle Alexis Tsipras à poursuivre les réformes et les privatisations.
Article rédigé par Michel Lachkar
France Télévisions
Publié Mis à jour
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Après 48 heures de crise, la Grèce se plie au exigences européennes. (AFP/ John Macdougall)


Après avoir tordu le bras d’Alexis Tsipras début juillet pour que la Grèce poursuive sur la voie de l’austérité et de l’assainissement budgétaire, les grands argentiers de l’Union Européenne vont peut-être récompenser «les efforts» du Premier ministre grec. En visite à Athènes, François Hollande a souligné le 22 octobre la nécessité de renégocier la dette grecque qui pèse sur les finances publiques du pays: «Sans allègement des intérêts de la dette, la Grèce ne pourra retrouver le chemin de la croissance.»

Alexis Tsipras a fait voter la même semaine à la Vouli (le parlement grec) plusieurs des mesures réclamées le 13 juillet par ses partenaires européens : report de l’âge de départ à la retraite, baisse des pensions, renforcement des sanctions contre la fraude fiscale, libéralisation du marché de l’énergie. Ces réformes sont les conditions au versement d’une nouvelle aide de 83 milliards d’euros à la Grèce.

Alexis Tsipras et François Hollande après le discours du président français devant le Parlement grec le 23 octobre 2015 (Reuters/ pool News)


L’Europe va donc de nouveau prêter de l’argent à la Grèce pour qu’elle puisse rembourser ce qu'elle doit. Une dette de 312 milliards d’euros devenue, tous les économistes en conviennent, insoutenable. Il s’agit maintenant, comme le dit le FMI, de la restructurer. Mais l’Allemagne refuse jusqu'à présent toute réduction, considérée «comme une prime au mauvais élève». Il s’agit donc de l’alléger sans trop le dire. Mais Comment ?

François Hollande a donné une première piste. La renégociation de la dette ne concernait pas le «poids de la dette en tant que telle, mais des charges d’intérêts qui doivent être reportées dans le temps». Autrement dit, la dette ne sera pas officiellement allégée mais étalée. Remboursée sur une plus longue durée (par exemple, 40 ou 50 ans), et avec des taux d’intérêts très faibles. «Les charges d’intérêts de la dette doivent être reportées dans le temps sans qu’il en coûte quoi que ce soit aux contribuables européens», a précisé le président français. Une façon de rendre la dette grecque indolore, en la rendant perpétuelle.

L'autre façon d'alléger la dette grecque serait un rachat par la Banque centrale européenne d'une partie de la dette publique. Une politique déjà initiée par Mario Draghi, et que le patron de la BCE pourrait accélérer dans les mois à venir.

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