Exécution d'Hervé Gourdel : comment en parler aux enfants ?
Difficile, même pour les enfants, de ne pas entendre parler de la décapitation de l'otage français, Hervé Gourdel, en Algérie. Malgré les précautions prises par les parents, éteindre la télévision et la radio au moment du journal, il y a de grandes chances pour que les enfants entendent parler de ce qui s’est passé. Une information difficile à comprendre, surtout pour les plus jeunes et qu’il n’est pas facile d’expliquer.
"On ne peut pas demander à des parents de choisir leurs mots », explique la psychanalyste Claude Halmos. Quand elle s’est posée la question pour savoir comment dire cela à des enfants, sa première impression a été « que c’était impossible parce que trop atroce. "
"Il faut partir de cette impossibilité que tous les parents éprouvent pour comprendre. Il n’y a pas de mot pour dire cela parce qu’avec un acte pareil on n’est plus dans une société civilisé où on parle. On est dans la sauvagerie la plus absolue et c’est normal de ne pas trouver ses mots. "
"C’est parce que les parents ne vont pas trouver les mots et qu’il va y avoir cette émotion que leurs enfants vont percevoir au travers de l’émotion de leurs parents à quel point c’est inhumain. "
Il faut que les enfants puissent en parler
Des enfants vont voir ces images et/ou entendre parler de la décapitation d’Hervé Gourdel, malgré les précautions prises car la décapitation est un sujet qui "titille les enfants", tout comme les parents. Afin d’éviter tout blocage, "il faut que les enfants puissent en parler" , insiste Claude Halmos.
Les attentats sont aussi un sujet de préoccupation qu’il ne faut pas négliger et il est important d’expliquer la réalité aux enfants. "Si les enfants ont peur, il faut leur dire que c’est normal, mais que nous sommes protégés. Il faut surtout leur faire parler de leur peur. "
L’école a aussi son rôle à jouer car le sujet sera forcément abordé dans les cours d’école. "Il faut donc que dans les écoles on puisse parler de choses pareilles. Parler à un groupe d’enfants c’est aussi permettre aux enfants de se soutenir dans le groupe. "
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.