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WikiLeaks : Julian Assange se réfugie à l'ambassade équatorienne à Londres

Il est menacé d'une extradition vers la Suède, où il est accusé de viol. Le fondateur du site WikiLeaks se dit victime d'un complot et nie les faits.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un policier britannique écarte les journalistes devant l'ambassade d'Equateur à Londres, le 19 juillet 2012. (ANDREW COWIE / AFP)

Nouveau rebondissement dans l'affaire Julian Assange. L'étau judiciaire se refermant sur lui, le fondateur du site WikiLeaks a trouvé refuge, mardi 19 juin dans la soirée, à l'ambassade d'Equateur à Londres. Il avait déjà demandé à Quito l'asile politique pour échapper à une extradition vers la Suède, où il est accusé de viol.

C'est le chef de la diplomatie de l'Equateur, Ricardo Patiño, qui a annoncé la nouvelle, depuis la capitale du pays, Quito. "Julian Assange a demandé l'asile politique auprès de la mission diplomatique de l'Equateur à Londres" et le "gouvernement équatorien examine cette requête", a-t-il dit à la presse.

"Je confirme que je suis arrivé aujourd'hui à l'ambassade d'Equateur où j'ai cherché un sanctuaire diplomatique et demandé l'asile politique. Cette demande a été transmise au ministère des Affaires étrangères à Quito", a ensuite déclaré le fondateur de WikiLeaks, dans un communiqué.

Quelles suites diplomatiques ?

Après trois heures de silence, le Foreign Office s'est fendu d'un communiqué précisant "qu'en raison de sa présence à l'ambassade équatorienne, M. Assange se trouvait en territoire diplomatique, hors de portée de la police". Et d'ajouter : "Nous chercherons à résoudre cette situation aussi vite que possible avec les autorités équatoriennes".

Julian Assange étant Australien, la Première ministre du pays, Julia Gillard, a assuré mardi que Canberra allait lui offrir son assistance consulaire. Assange redoute une future extradition vers les Etats-Unis, où il serait passible de la peine de mort pour espionnage. Or, "la position du gouvernement australien dans les affaires où existe la peine de mort est bien connue et s'applique à tout ressortissant australien: (...) nous nous opposons à l'extradition", a annoncé la ministre australienne lors d'une conférence de presse à l'issue d'un sommet du G20 à Los Cabos (Mexique).

Côté équatorien, le vice-ministre des Affaires étrangères avait suggéré fin 2011, à titre personnel d'offrir l'asile à Julian Assange. La proposition avait été rejetée par le président du pays, Rafael Correa. Mais en avril dernier, interviewé sur internet par Assange, il avait estimé que ce dernier avait été "persécuté, calomnié et lynché médiatiquement", tout en le décrivant comme l'homme qui avait "mis en échec" les Etats-Unis. Un porte-parole de l'ambassade équatorienne à Londres a indiqué que Quito entendait recueillir "les points de vue des gouvernements du Royaume-Uni, de la Suède et des Etats-Unis (...) afin de rendre une décision appropriée, conforme au droit international".

Que lui reproche-t-on ?

Depuis son arrestation en décembre 2010, Julian Assange est soumis à un régime de liberté conditionnelle qui l'oblige à porter un bracelet électronique, à respecter un couvre-feu et à se présenter régulièrement à un commissariat. La police suédoise souhaite l'entendre dans le cadre d'une affaire de viol et d'agressions sexuelles envers deux Suédoises.

Assange assure avoir eu des relations sexuelles consenties. Il se dit victime d'un complot. Les Etats-Unis cherchent, selon lui, à le réduire au silence, après la divulgation par son site de centaines de milliers de dépêches militaires sur les guerres d'Irak et d'Afghanistan, puis de câbles diplomatiques par la suite.

Les possibilités pour Assange d'échapper à une extradition semblent s'être évanouies quand la Cour suprême britannique a rejeté, le 14 juin, son ultime demande de réexamen. La plus haute instance judiciaire du pays avait alors indiqué que la procédure d'extradition deviendrait applicable à compter du 28 juin. Son ultime espoir d'échapper à l'extradition résidait dans un hypothétique recours devant la cour européenne des droits de l'homme, à Strasbourg.

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