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Viande de cheval : le scandale s'étend en Europe

La polémique sur la viande de cheval vendue comme étant du bœuf révèle notamment une chose : le parcours compliqué de la viande à travers l'Europe avant d'atterrir dans nos assiettes. Depuis le déclenchement de l'affaire, une dizaine de pays européens ont été touchés, et la liste pourrait encore s'allonger.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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  (Cathal McNaughton Reuters)

De la viande de cheval roumaine, négociée par un trader
chypriote, puis néerlandais, qui se retrouve chez un fournisseur
français avant de partir vers un préparateur luxembourgeois... L'aspect européen
du scandale s'est vérifié dès la première analyse révélant, le 8 février dernier, la présence de viande de cheval dans des produits censés être préparés
à base de bœuf.

Stupeur en Grande-Bretagne

La viande de cheval n'a pas bonne presse dans le pays.
Considéré comme un animal domestique, il n'y a quasiment aucune chance d'en
retrouver sur la table aux quatre coins du royaume. Alors, quand jeudi dernier
des analyses montrent que des lasagnes commercialisées par la marque Findus, prétendument
au bœuf, contiennent en fait de la viande de cheval, le choc est immense. L'origine
de la viande est rapidement localisée : elle vient de Roumanie, et est
distribuée par la société luxembourgeoise Comigel, basée à Metz, en France, et qui
fournit 16 pays européens.

La Food Standards Agency (FSA), l'autorité sanitaire
britannique, se lance dans une longue série de tests. Ce vendredi, l'agence a livré les premiers résultats : sur 2.501 produits testés jusqu'ici, 29 censés être
au bœuf contiennent de la viande de cheval
. Selon la directrice de la FSA,
Catherine Brown, "les exemples que nous avons eus sont totalement
inacceptables, mais ils sont l'exception"
.

Trois personnes ont été arrêtées dans le cadre de l'enquête,
en Angleterre et au Pays de Galles, soupçonnées d'avoir fourni des carcasses de
cheval à un fournisseur.

Mais vendredi, nouveau coup dur. Le groupe Compass, leader mondial de la restauration collective (environ quatre milliards de repas servis chaque année), et l'entreprise Whitbread, plus important groupe hôtelier de Grande-Bretagne, annoncent avoir retrouvé de l'ADN de cheval dans des produits vendus comme étant du boeuf.

Colère en Scandinavie

En Suède , la filiale du groupe Findus , Findus Nordic ,
annonce dès la découverte de viande de cheval dans ses produits, dimanche
dernier, qu'elle va porter plainte contre Comigel et ses fournisseurs. Les
autorités voient rouge et annoncent dans la foulée un renforcement des contrôles,
sur la base de tests ADN.

En Norvège , le groupe de grande distribution NorgesGruppen a
annoncé ce vendredi que des lasagnes vendues dans ses magasins contenaient de la
viande de cheval. Les produits, vendus sous la marque First Price , ont été
retirés des rayons dès la semaine dernière, par précaution. Même mésaventure chez ses concurrents Coop et Rema 1000. Les grandes
enseignes avaient dû comme ailleurs retirer des plats Findus de la chaîne d'alimentation
quelques jours plus tôt.

Enfin, au Danemark , les autorités de sécurité alimentaire
enquêtent sur un abattoir qui pourrait avoir introduit du cheval dans de la
viande à destination de fabricants de pizzas.

Premiers cas en Allemagne et en Autriche

Les tests se multiplient dans l'Europe entière. Et en Allemagne ,
les supermarchés Real ont annoncé jeudi avoir retrouvé de la viande de cheval
dans des lots de lasagnes surgelées de la marque à bas prix Tip ;
elles ont été retirées des rayons dès vendredi dernier.

En Autriche , des "tortelloni" de la marque
allemande Gusto GmbH vendus par le groupe Lidl ne sont pas vraiment 100 % bœuf,
a reconnu vendredi l'Agence autrichienne pour la santé et la sécurité
alimentaire (Ages). L'enquête se poursuit, et des résultats précis devraient être
communiqués la semaine prochaine.

L'Union européenne s'en mêle

Outre la France , où des produits Findus et Picard ont été
retirés des rayons, la Suisse et la Belgique ont également été touchées par le
phénomène.

L'ampleur de la polémique, les circuits empruntés par la
viande justifient le lancement d'un plan de lutte au sein de l'Union
européenne. Les 27 Etats membres se sont entendus sur des tests coordonnés. De
10 à 150 tests sont ainsi prévus dans chacun des pays de l'UE, pour une durée
initiale d'un mois.

Parallèlement, plusieurs pays ont annoncé le lancement de
tests ADN pour déceler la présence de viande de cheval dans divers produits.

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