Ukraine : les monuments victimes de la russophobie
Le dernier déboulonnage en date a eu lieu à Brody, ville de 20.000 habitants près de la frontière polonaise. Le 24 février, les employés municipaux ont promptement retiré de son socle le buste du maréchal Kutuzov. Le tout s’est déroulé sous les hourras de la foule.
Car l’homme est considéré en Russie comme le plus grand chef militaire de l’histoire du pays. Il est moins célèbre en France, et pour cause, il a mis en déroute la Grande Armée napoléonienne.
En lieu et place de la statue de Kutuzov, il pourrait y avoir bientôt un monument aux morts de la place Maïdan. Le ministère russe des Affaires étrangères a rapidement réagi réclamant «l’arrêt de ce scandale».
Mais pour ses défenseurs ukrainiens, Kutuzov est également un grand homme pour l’Ukraine. Il a d’abord chassé Napoléon du pays lui évitant les pillages. Il a ensuite remporté d’importantes batailles contre les Turcs, alliés de Napoléon, empêchant ainsi toutes invasions par le sud.
Bref, rapporte Russian Today, les Ukrainiens ont la mémoire un peu courte ! De plus, ce démontage était réclamé depuis 2008 par un parti politique d’extrême droite : Svoboda !
Cette amnésie ne se limiterait pas aux guerres napoléoniennes. La veille du déboulonnage de Kutuzov, un autre monument était détruit, cette fois dans la ville de Stryi, dans l’ouest de l’Ukraine, prèd de Lviv. Là aussi, le choix est pour le moins critiquable. Ce monument, le «Soldat Soviétique», rappelait le sacrifice des soldats de l’Armée rouge dans leur combat contre l’Allemagne nazie…
Le mouvement russophobe qui touche une partie de l’Ukraine ne faiblit pas. Une douzaine de statues de Lénine ont déjà été abattues en trois mois de contestation. A Donetsk, la capitale du Donbass, des militants pro-russes se relaient pour protéger «leur» Lénine.
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