Pour les milliardaires, la Suisse est toujours la Suisse

La Suisse continue à abriter des grosses fortunes. Le journal suisse Bilan donne la liste des 300 plus importantes d'entre elles installées dans le pays. Des grosses fortunes qui ont eu chaud puisqu'une votation proposait de supprimer le forfait fiscal, qui leur permet de payer un forfait fiscal négocié avec l'administration et calculé sur la dépense. En novembre 2014, les Suisses ont majoritairement rejeté la fin du forfait fiscal destiné aux résidents étrangers.

Sur ces 300 plus grosses fortunes vivant en Suisse, commençons par quelques noms de Français. Cette année, 52  font partie de ce classement, dont 4 nouveaux. Parmi les arrivées, l’hebdomadaire économique suisse cite «un éminent membre de la famille Mulliez (groupe Auchan)» et parmi les départs, celui de «Claude Berda et une branche de la famille Bich». Le journal se félicite aussi de «l’installation à Genève de l’état-major du nouveau géant des télécoms françaises, le groupe Altice, la garde rapprochée de Patrick Drahi fait son entrée dans notre palmarès.»

7% des milliardaires vivraient en Suisse?
Pour ces 300 résidents fortunés, les affaires semblent positives malgré une conjoncture loin d’être excellente avec une bourse pâlotte et des matières premières en berne. Le magazine a calculé qu'ils ont augmenté leur fortune cumulée de 6 milliards de francs suisses (5,5 md d'euros, 5,9 md de dollars), pour atteindre le montant record de 595 milliards de francs suisses (547 md d'euros, 581 md de dollars). Un résultat bien décevant par rapport à 2014 qui avait été une bien meilleure année : ils avaient vu en effet leur fortune globale augmenter de 25 milliards de francs suisses.

Parmi ces 300 «plus grosses fortunes», le journal compte 132 milliardaires. A titre indicatif, selon le classement du magazine américain Forbes, il y a 1.826 milliardaires dans le monde. La petite Suisse en concentrerait ainsi plus de 7%.

Pour la 14e fois consécutive, la famille suédoise Kamprad (Ikea) est en tête du classement, avec une fortune estimée entre 44 et 45 milliards de francs suisses, soit deux milliards de plus qu'en 2014. Ingwar Kamprad, le fondateur d'Ikea, ne vit plus en Suisse, mais ses deux fils, qui dirigent le groupe, ont un passeport suisse.
 
A la deuxième place figure le magnat de la bière Jorge Lemann, qui a la double nationalité brésilienne et suisse. Il a augmenté sa fortune de 3 milliards pour atteindre 28 à 29 milliards de francs suisses. M.Lemann, qui vit à Rapperswil, sur les rives du lac de Zurich, où a également élu domicile le dissident russe Mikhaïl Khodorkovski, a ravi la 2e place de ce classement aux familles bâloises Hoffmann et Oeri, héritières du groupe pharmaceutique Roche.
              
Le Sud-Africain Ivan Glasenberg, patron du groupe Glencore (matières premières), dont l'action a dévissé cette année, a lui perdu 3,5 milliards de francs suisses en 12 mois. Sa fortune ne serait plus désormais que de 2 milliards de  francs.
              
Le club des 300 super-riches compte aussi 12 nouveaux membres cette année, parmi lesquels l'écrivain brésilien Paulo Coehlo (L'Alchimiste), qui vit à Genève. Comme quoi les attaques contre le secret bancaire ne semblent pas avoir trop nui à la Confédération helvétique.