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Migrants : "Les choses ont largement empiré" depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron au pouvoir

Jean-Claude Lenoir, président de l'association d'aide aux migrants Salam à Calais (Pas-de-Calais), a salué, dimanche sur franceinfo, la visite d'Emmanuel Macron dans la ville, mardi.

Article rédigé par franceinfo
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Des migrants attendent près d'un parking du terminal d'embarquement pour l'Angleterre, à Calais (Pas-de-Calais), le 12 janvier 2018. (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

"Il y a eu un retour en arrière de ce qu'on avait connu, il y a 10-12 ans" depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron au pouvoir, a déclaré Jean-Claude Lenoir, dimanche 14 janvier sur franceinfo. Le président de l'association Salam, qui s'occupe des migrants à Calais (Pas-de-Calais), a exprimé "une insatisfaction de notre part par rapport à l'information et aux possibilités" d'hébergement. Alors que le président de la République doit se rendre à Calais, mardi, Jean-Claude Lenoir a expliqué qu'"on ne peut pas laisser perdurer ces solutions de gens qui meurent sur les autoroutes, des blocages d'autoroutes qui peuvent risquer la vie d'autres personnes".

Jeudi, l'Église a lancé un appel à la générosité envers les réfugiés. Existe-t-il un besoin de rappeler, sans cesse, ce genre de valeurs ?

Jean-Claude Lenoir : Je crois qu'il est important de le rappeler, car cela permet de ne pas oublier que le problème subsiste. Après la générosité est énorme. Au titre des associations locales, on fonctionne à 70-80% grâce aux dons, notamment aux dons de la population. Contrairement à ce qui est souvent dit, il y a vraiment une générosité. Les gens comprennent qu'on ne peut pas laisser les autres dans la misère.

La situation à Calais a-t-elle changé depuis le démantèlement du bidonville de "la Jungle" ?

Le nombre a beaucoup baissé. Les gens étaient quelques milliers et, aujourd'hui, on en est à quelques centaines. Pour autant, le principe est le même et il y a un harcèlement officiel qui est assumé par les autorités. Les personnes présentes n'ont pas le droit de monter de tentes. Elles sont systématiquement démolies. Les gens vivent dans une telle précarité qu'ils sont prêts à tout pour passer [en Angleterre].

Pourquoi les démantèlements successifs n'ont, en aucun cas, dissuadé ces populations de se rendre en Angleterre ?

Les gens ne vivent pas, ils survivent. On peut les harceler, être dans une précarité terrible avec cet hiver particulièrement froid, les gens doivent survivre. Ils continuent donc et, aujourd'hui, la seule porte qui semble entrouverte, c'est encore l'Angleterre. Une fois qu'ils y sont, ils ont un accueil totalement différent. Ils ont un hébergement et une possibilité de travailler, même de façon très précaire, mais de travailler.

Y a-t-il eu du changement depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron ?

A mon grand étonnement, les choses ont largement empiré. Il y a eu un retour en arrière de ce qu'on avait connu, il y a 10-12 ans. Bien sûr, il y a le plan grand-froid qui est ouvert pour héberger la nuit, mais il y a vraiment une insatisfaction de notre part par rapport à l'information et aux possibilités. Tous les dossiers des ministères sont prêts, il suffit de trouver des solutions d'hébergement d'urgence temporaire pour que les gens puissent s'apaiser. On ne peut pas laisser perdurer ces solutions de gens qui meurent sur les autoroutes, des blocages d'autoroutes qui peuvent risquer la vie d'autres personnes. Il faut vraiment aller vite et on salue la venue d'Emmanuel Macron à Calais.

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