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Migrants : Jean-Marc Ayrault contredit Manuel Valls et salue Angela Merkel, qui a "moralement et politiquement raison"

En février, le Premier ministre avait dénoncé la politique d'ouverture aux réfugiés de la chancelière allemande, suscitant de nombreuses critiques. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Manuel Valls, François Hollande et Jean-Marc Ayrault, à l'Elysée (Paris), le 11 mars 2016. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Nouveau couac entre Jean-Marc Ayrault et Manuel Valls. Prenant le contre-pied du Premier ministre, le ministre des Affaires étrangères estime que que la chancelière allemande, Angela Merkel, a raison d'ouvrir les portes de son pays aux réfugiés syriens"Connaissant les antécédents entre les deux hommes, c'est plus qu'un couac : c'est un taquet de la part de Jean-Marc Ayrault", estime une éditorialiste de RTL

"Je pense que lorsqu'elle se fixe sur ce principe du droit d'asile, elle a à la fois moralement et politiquement raison", a déclaré Jean-Marc Ayrault dans une interview diffusée jeudi 10 mars par i-Télé"Après, la situation de l'Allemagne n'est pas la même [que celle de la France]. C'est un pays qui a des besoins de main d'œuvre, (...) qui a une capacité d'accueil sans doute plus grande", a-t-il ajouté.

Manuel Valls avait fait grincer des dents, jusque dans son camp, en déclarant en février, lors d'un déplacement en Allemagne, que la politique d'ouverture aux réfugiés de la chancelière était temporairement justifiée mais pas tenable dans la durée. Il avait alors ironisé sur le changement de climat sur le sujet, y compris en Allemagne, après le concert de louanges dont Angela Merkel avait d'abord été l'objet. "Il y a quelques mois, les médias français demandaient : 'Où est la Merkel française ?' ou voulaient donner le prix Nobel à la chancelière. Aujourd'hui, je constate les résultats", avait-il dit.

"Le droit d'asile, c'est quelque chose de sacré"

Jeudi, Jean-Marc Ayrault a aussi insisté sur la nécessité pour la France d'accueillir des réfugiés, un droit sacré selon lui, et pour les responsables politiques d'expliquer cet enjeu à une opinion légitimement inquiète. 

Si on n'explique pas les choses, la confusion s'installe dans les esprits, des angoisses et aussi des exploitations politiques, l'extrême droite, les conservateurs qui exploitent les peurs.

Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires étrangères

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Pour l'ancien Premier ministre, les Français accepteront d'autant plus aisément d'accueillir des réfugiés que les responsables politiques se montreront pédagogues. "Il faut aussi leur expliquer que ceux qui ne bénéficient pas du droit d'asile [les migrants économiques] n'ont pas vocation à rester", a-t-il dit à des journalistes en marge d'un déplacement au Caire (Egypte). Et d'ajouter : "Si l'on distingue bien les deux, je crois que les Français sont capables de comprendre que le droit d'asile, c'est quelque chose de sacré."

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