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Human Rights Watch appelle l'Union Européenne à "cesser son soutien" à la Tunisie après de "graves abus" contre des migrants

L'association rend un rapport basé sur 20 témoignages de "victimes de violations des droits humains aux mains des autorités tunisiennes".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Des migrants à Tunis, le 12 avril 2023. (FETHI BELAID / AFP)

Des migrants victimes de "passages à tabac", de "détentions arbitraires", de "vol d'argent et d'effets personnels". Human Rights Watch s'alarme, dans un rapport publié mercredi 19 juillet, de lieu sûr, en Tunisie, pour les migrants africains noirs. L'organisation non gouvernementale (ONG) recense "de graves abus" commis, ces derniers mois, par les autorités tunisiennes. Dans les postes de police, certaines victimes ont notamment subi "des électrochocs" et des arrestations "arbitraires basées sur leur couleur de peau".

Vingt témoignages de "victimes de violations des droits humains", cités dans ce rapport, mettent en cause "la police, des militaires et des gardes-côtes". Parmi ces 20 personnes interviewées, huit d'entre elles se trouvent encore en Tunisie tandis que neuf autres sont reparties dans leurs pays d'origine, rapatriées par avion en mars. D'autres témoignent de leur expulsion et de leur transfert de force, dans un groupe de "1 200 Africains", jusqu'aux frontières avec la Libye et l'Algérie, début juillet. Les témoignages recueillis par l'ONG montrent qu'ils ont été laissés sans eau, ni nourriture, ni abris en plein désert. 

Selon le rapport, "la majorité des abus documentés ont eu lieu après le discours le 21 février du président Kais Saied", où il dénonçait l'arrivée de "hordes de migrants" venus, selon lui, "changer la composition démographique" de la Tunisie. Ces "graves abus" devraient inciter l'Union Européenne à "cesser son soutien" à Tunis, toujours selon Human Rights Watch. Selon un accord dévoilé dimanche, Bruxelles s'est engagée à verser à Tunis, au moins 105 millions d'euros, spécifiquement fléchés pour lutter contre l'immigration irrégulière, ainsi qu'une aide budgétaire de 150 millions d'euros. 

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