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Miep Gies, qui aida l'adolescente juive et sa famille à se cacher des nazis est morte lundi à bientôt 101 ans

Miep Gies a sauvé de la disparition le Journal d'Anne Frank, dans laquelle la jeune fille a raconté les deux années passées avec sa famille dans une cache. Publié pour la première fois en 1947, le livre a été traduit en 70 langues.L'ancienne secrétaire de l'entreprise du père d'Anne Frank est décédée des suites d'une chute à la mi-décembre.
Article rédigé par France2.fr
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Miep Gies, une Juste, aurait fêté ses 101 ans le 15 février (AFP)

Miep Gies a sauvé de la disparition le Journal d'Anne Frank, dans laquelle la jeune fille a raconté les deux années passées avec sa famille dans une cache. Publié pour la première fois en 1947, le livre a été traduit en 70 langues.

L'ancienne secrétaire de l'entreprise du père d'Anne Frank est décédée des suites d'une chute à la mi-décembre.

"Miep Gies , la dernière survivante de ceux qui ont aidé Anne Frank et les personnes qui partageaient sa cachette dans la maison le long d'un canal d'Amsterdam est morte à Hoorn le 11 janvier", a annoncé la Fondation Anne Frank.

"Je ne suis pas un héros"
Elle "a jusqu'au bout continué d'oeuvrer à la mémoire de l'adolescente juive et à diffuser le message de son histoire", souligne la Fondation Anne Frank, selon laquelle elle recevait chaque jour de nombreuses lettres du monde entier.

"Je ne suis pas un héros", avait affirmé Miep Gies dans un communiqué à l'occasion de son centième anniversaire 15 février 2009. "J'ai seulement fait ce que j'ai pu pour aider".

Née en Autriche le 15 février 1909, Hermine (Miep) Gies-Santrouschitz est envoyée aux Pays-Bas en 1920 dans le cadre d'un programme d'aide aux enfants affaiblis par la malnutrition et la tuberculose.

En 1933, elle commence à travailler dans l'entreprise d'Otto Frank, le père d'Anne, qui vend de la pectine et des épices à Amsterdam. Avec son mari Jan, elle se lie d'amitié avec la famille de son patron.

"J'ai répondu : bien sûr"
Au printemps 1942, alors que la situation des juifs aux Pays-Bas devient de plus en plus difficile, Otto Frank lui demande si elle accepterait de l'aider à se cacher avec sa famille.

"Il y a des échanges de regards qui ne se produisent qu'une ou deux fois dans une vie, c'était un de ceux-là. Je lui ai répondu bien sûr", écrit Miep Gies dans son livre "Elle s'appelait Anne Frank", publié en 1987.

En juin 1942, la famille Frank s'installe dans une cachette aménagée à l'arrière des locaux de sa société où ils sont rejoints par quatre autres juifs.

Pendant deux ans, Miep Gies et trois de ses collègues vont leur permettre de survivre. Elle est plus spécialement chargée de l'intendance, ses collègues de la sécurité et des finances.

Chaque matin, raconte-t-elle dans son livre, elle passe à "l'annexe secrète" prendre la liste des commissions, ainsi que des nouvelles, avant de rejoindre son bureau. Elle fait les courses et revient déjeuner avec les Frank.

Miep Gies récupère le journal d'Anne Frank
Le 4 août 1944, la famille Frank, dénoncée, est arrêtée par la Gestapo et déportée. Miep Gies aura le temps de récuperer le journal d'Anne Frank et de le cacher.

Seul Otto Frank a survécu aux camps de concentration. Sa fille Anne est morte du typhus à Bergen-Belsen. Il revient à Amsterdam le 3 juin 1945 et s'installe chez Miep Gies et son mari avec lesquels il vivra plusieurs années.

Miep Gies et son mari Jan obtinrent de nombreuses récompenses internationales, dont le prix Raoul Wallenberg de la bravoure et la reconnaissance de l'Etat d'Israël comme "Justes parmi les nations". Miep Gies, qui a reçu la médaille de Yad Vashem en 1997, a été anoblie par la reine Beatrix.

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