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Meurtre d'un soldat à Londres : les services de sécurité britanniques mis en cause

La presse britannique s'interroge sur le rôle des services de sécurité britannique après le meurtre d'un soldat mercredi à Londres. Les deux suspects étaient connus de la police depuis plusieurs années. Michael Adebolajo, l'un des tueurs présumés, avait déjà participé à des manifestations violentes et avait été arrêté alors qu'il tentait de rejoindre les islamistes shebab en Somalie.
Article rédigé par Clémence Olivier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Paul Hackett Reuters)

Après le meurtre mercredi d'un soldat en plein Londres, plusieurs journaux britanniques mettent en cause vendredi le MI5, les services de renseignements britannique. Les deux meurtriers présumés étaient en effet connus de la police et des services de sécurité britannique. Les médias estiment que les suspects
auraient du être identifiés avant de commettre un tel crime.

"Les tueurs étaient sous surveillance, alors pourquoi le MI5
n'a pas agi ?" se demande le tabloïd Daily Express sur une double page

L'un des suspects, Michael
Adebolajo, étudiant britannique d'origine nigériane de 28 ans, évolue depuis
des années dans les milieux islamistes radicaux. Elevé dans une famille
chrétienne, il s'est converti à l'islam il y a une dizaine d'années. Selon le Daily Telegraph , il avait été arrêté en 2006 lors
d'échauffourées entre extrémistes musulmans et policiers à Londres.

Le Times
précise aussi qu'il aurait été interpellé alors qu'il tentait de se rendre en
Somalie pour rejoindre les insurgés islamistes shebab. Il a également fréquenté
l'organisation islamiste Al-Mouhajiroun, a affirmé l'ancien chef de ce
mouvement extrémiste, désormais interdit au Royaume-Uni.

Le gouvernement britannique dans l'embarras

Les informations n'ont pas été démenties par le Premier Ministre David Cameron. Et face à l'émoi suscité, le gouvernement a promis une enquête parlementaire pour déterminer s'il y a eu des failles de la part des services de renseignements et de la police, tout en prenant leur défense : "j'ai rencontré des spécialistes de la sécurité expliquant combien il était difficile de contrôler tout le monde dans une société libre", a prévenu le ministre des Collectivités locales, Eric Pickles, vendredi sur la BBC. "Il y a un monde entre avoir des positions extrémistes et commettre un meutre ", a-t-il ajouté.

Un ancien chef du contre-terrorisme pour les services britanniques du renseignement extérieur a aussi estimé qu'il était "incroyablement difficile " de prévenir ce genre de drame.

Un possible commanditaire étranger

Vendredi, Michael Adebolajo et son complice présumé, Michael
Adebowale, 22  ans, qui ont été blessés
par la police sur les lieux du drame, étaient toujours à l'hôpital, mais leur vie n'est pas en
danger, selon la police. Un homme et une femme, ont aussi été arrêtés, mercredi pour
complicité de meurtre. La police s'interroge aussi sur un
possible commanditaire étranger.

Par ailleurs, 1200 policiers supplémentaires ont été déployés dans la capitale britannique.

 

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