Reportage Guerre en Ukraine : comment la Crimée est devenue l'un des fronts les plus actifs du conflit

Kiev dit avoir abattu lundi deux avions russes au-dessus de la mer d'Azov. Et selon des analystes ukrainiens rencontrés par franceinfo, de nombreuses installations russes ont été détruites en Crimée ces dernières semaines.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le pont de Crimée, contrôlé par les Russes, avait été attaqué le 8 octobre 2022. (VERA KATKOVA / ANADOLU AGENCY / AFP)

La côte ouest de la Crimée est désormais à portée des armements positionnés en Ukraine continentale. La côte Est, la plus proche de la Russie, est plus difficile d'accès même si les attaques sont montées en puissance ces derniers temps, explique Andrii Krimenko, analyste spécialiste de la péninsule. "L'an dernier, les forces armées d'Ukraine ont attaqué au moins 184 installations militaires russes sur le territoire de Crimée", assure-t-il.  

L'armée de Volodymyr Zelensky a affirmé lundi 15 janvier avoir détruit deux avions russes au-dessus de la mer Azov, que Moscou est censé contrôler. Un coup dur pour la Russie, un coup de maître pour l'Ukraine qui montre une fois de plus que la Crimée, sous occupation russe depuis 10 ans, est devenue un front de la guerre de plus en plus actif.

Des résistants et des informateurs côté russe

Les informations précises sur les actions visant les équipements militaires russes sont difficiles à recueillir en Crimée. Les serveurs des fournisseurs d'internet sont sous le contrôle du FSB, un service de renseignement russe, successeur du KGB soviétique. Dans la région, la parole est tout sauf libre. Mais Andrii Krimenko ne peut pas en dire plus : il attend "la victoire", comme il dit, pour nous raconter comment il a pu collecter toutes ces données.

Son collègue Rouslan Sidorenko, lui aussi analyste de la Crimée, prend lui beaucoup moins de pincettes : oui, il y a des résistants et des informateurs. "Parfois il arrive que dans la matinée, nos informateurs nous envoient des infos, raconte-t-il. Dans l'après-midi, la cible est touchée. Et le soir nos informateurs nous disent 'oh super et merci'. Ils nous envoient toutes les données sur la géolocalisation, sur quoi trouver et où le trouver. Quand c'est arrivé et où c'est stocké".

C'est même l'une des règles tacites de la guerre : elle finit là où elle a commencé. Et pour les Ukrainiens, c'est en Crimée.

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