C'est un geste de solidarité hors du commun. Pendant cinq mois, Katarina a caché dans son sous-sol Mikaelo, un soldat ukrainien. Quand elle l'a rencontré, il gisait dans son jardin, inconscient et en sang. A ce moment-là, elle ignore encore le calvaire vécu par cet homme. Capturé par les Russes, il a été torturé pendant 10 jours. "Ils utilisaient d'énormes barres de fer, j'avais des hématomes et des blessures sur tout le corps", se souvient-il. Il doit sa survie à un officier russe, qui a feint de l'exécuter sur un terrain vague. "J'ai vécu dans la terreur"C'est alors que Mikaelo rampe jusqu'à la maison de Katarina, près d'Izioum (Ukraine). Pendant toute l'occupation russe, elle l'a soigné et nourri. Si les Russes l'avaient appris, elle aurait été tuée sur le champ. "J'étais sur le fil du rasoir, j'étais en grand danger en le cachant. Tous ces mois, j'ai vécu dans la terreur", explique-t-elle. Un jour, des soldats russes se sont introduits dans le jardin de Katarina, pour voler des poules et du vin. Ils ignoraient ce qui se jouait dans le huis-clos ce cette maison. Aujourd'hui, Katarina, 73 ans, considère Mikaelo comme son propre fils.