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Les Caraïbes demandent à la France et à l'Europe de payer pour l'esclavage

Les quinze Etats caribéens accusent les gouvernements européens de refuser de reconnaître les crimes d'esclavagisme et de génocide. La France, le Royaume-Uni et les Pays-Bas sont notamment visés.

Article rédigé par franceinfo avec Reuters
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Le Mémorial de l'abolition de l'esclavage a été inauguré le 25 mars 2012 à Nantes (Loire-Atlantique). (ALAIN LE BOT / AFP)

Les dirigeants des pays de la Communauté des Caraïbes (Caricom) ont conclu un accord, mardi 11 mars, pour demander des réparations aux pays européens qui ont pratiqué l'esclavagisme jusqu'au XIXe siècle. La France, le Royaume-Uni et les Pays-Bas sont en premier lieu concernés.

Les quinze Etats du Caricom se sont réunis pendant deux jours à Saint-Vincent-et-les-Grenadines pour aborder plusieurs sujets. Ils ont reproché aux pays concernés par la traite négrière de refuser "de reconnaître de tels crimes ou d'apporter des compensations aux victimes et à leurs descendants". Les pays caribéens accusent les gouvernements européens d'esclavagisme et de génocide, et d'avoir imposé pendant un siècle une forme d'exclusion aux anciens esclaves.

L'accord compte dix points (en anglais), parmi lesquels un programme de rapatriement, des institutions culturelles, un transfert de technologies et des excuses formelles.

Des plaintes envoyées d'ici la fin avril

"La plainte va sans doute être adressée aux gouvernements britannique, français, néerlandais, et très probablement suédois, norvégien et danois", a déclaré Martyn Day, un avocat britannique qui a participé à l'élaboration du plan. Il a précisé que les plaintes seraient envoyées d'ici la fin avril.

Les opinions publiques des pays des Caraïbes sont divisées au sujet des demandes de réparations. Leurs partisans jugent qu'elles permettront de rétablir la justice avec de nombreuses années de retard, tandis que leurs opposants estiment qu'elles sont inutiles et permettent aux gouvernements de détourner l'attention des problèmes sociaux actuels.

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