Le socialiste Elio di Rupo a proposé lundi un programme censé régler les problèmes du pays
"Mon ambition est de construire un projet d'avenir" pour le pays et de créer "250.000 emplois" d'ici 2015, a déclaré M. Di Rupo en présentant ses idées "de base", sur lesquelles devront se prononcer et négocier les neuf principaux partis politiques.
Ce programme se veut un équilibre entre la gauche et la droite et entre Flamands et francophones
Les neuf principaux partis devront se prononcer sur les idées "de base" de Di Rupo.
Ce dernier a estimé que si la volonté d'avancer était réelle, le gouvernement pourrait être rapidement formé, mettant ainsi un terme à une crise politique qui menace l'unité du pays, plus d'un an après les élections du 13 juin 2010.
Le président du PS a préconisé que les pouvoirs publics réduisent leurs dépenses de 22 milliards d'euros d'ici 2015, pour remplir les engagements européens de la Belgique et assurer ainsi la bonne santé financière de ce pays membre d'une zone euro par ailleurs fragilisée.
Ceci passerait notamment par une limitation des indemnités de chômage, un durcissement en matière de dépenses de santé et de retraites. Le pouvoir d'achat serait toutefois épargné pour ne pas entraver la reprise économique, a-t-il expliqué.
L'Etat devrait se serrer la ceinture,les budgets étant gelés à l'exception de ceux de la justice et de la police.
D'autre part, un impôt temporaire sur les patrimoines de plus de 1,25 million d'euros serait instauré.
Nouveaux pouvoirs pour les régions et les communautés
Sur le plan institutionnel, les régions se verraient dotées de compétences et de financement supplémentaires, comme le réclame la Flandre, à l'occasion d'une sixième réforme de l'Etat belge en 40 ans.
Les régions et les communautés seraient dotées de 17,3 milliards d'euros supplémentaires pour gérer notamment la politique de l'emploi. Elles disposeraient d'une plus large autonomie fiscale.
M.Di Rupo a aussi proposé une "solution" pour résoudre le vieux contentieux sur les droits des francophones vivant dans la banlieue de Bruxelles située en Flandre. Pour satisfaire les Flamands, la circonscription électorale de Bruxelles-Hal-Vilvorde, dite "BHV", serait scindée.
Concrètement, seuls les francophones habitants six communes flamandes jouxtant Bruxelles, dites "à facilités", pourraient encore voter pour des candidats francophones bruxellois.
Dans le même temps, les droits linguistiques des habitants de ces six communes seraient
mieux garantis.
Une "circonscription nationale"
Autre trouvaille de Di Rupo, la création d'une "circonscription nationale" conduisant à l'élection de 10 députés par les électeurs de l'ensemble du royaume, ainsi que la transformation du Sénat en une assemblée "non permanente" représentant les différentes régions.
La région bruxelloise, à forte majorité francophone et en grande difficulté financière, serait par ailleurs refinancée à hauteur de 460 millions d'euros. Quant aux ministres, ils verraient leurs salaires réduits de 5%, tandis que les dotations de la famille royale seraient gelées.
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