Royaume-Uni : après un ultime duel télévisé, Boris Johnson maintient son avance sur Jeremy Corbyn
Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, et son rival travailliste, Jeremy Corbyn, se sont affrontés vendredi soir lors d'un duel sans surprise, chacun martelant ses arguments sur le Brexit à six jours avant les législatives.
Le bras de fer télévisuel n'a pas changé la donne. Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, et son rival travailliste, Jeremy Corbyn, se sont affrontés, vendredi 6 décembre, lors d'un duel sans surprise, chacun martelant ses arguments sur le Brexit à six jours de législatives très attendues. Selon un sondage YouGov publié juste après le débat, le leader du Parti travailliste a totalisé 48% d'approbations contre 52% pour le Premier ministre sortant. Mais Jeremy Corbyn est apparu plus digne de confiance auprès des sondés.
Pendant un peu plus d'une heure, chacun a semblé jouer sa participation sans prendre de risque. Le leader conservateur, dont le parti bénéficie d'une dizaine de points d'avance dans les sondages, a une nouvelle fois joué la carte de l'accord de sortie de l'Union européenne qu'il a négocié avec Bruxelles. Espérant décrocher la majorité nette qui lui a fait défaut jusqu'alors, Boris Johnson espère faire adopter son accord de Brexit "avant Noël" et mettre en œuvre son programme "d'investissements massifs". Il promet que le Brexit, déjà reporté trois fois, aura bien lieu au 31 janvier.
Antisémitisme et langage "raciste"
Dans un pays très divisé sur le sujet, Jeremy Corbyn a défendu sa proposition d'organiser dans les six mois un référendum pour que les Britanniques choisissent entre un nouvel accord de sortie de l'UE et le maintien dans l'Union européenne. Mais lors de ce nouveau référendum, Jeremy Corbyn resterait neutre, ce qui lui vaut les railleries incessantes de Boris Johnson. "Comment pouvez-vous obtenir un accord de Bruxelles pour le Brexit, si vous n'y croyez pas ? C'est un mystère que je n'arrive pas à comprendre", a-t-il lancé.
Menant une campagne très à gauche, le leader travailliste de 70 ans a attaqué "BoJo" en affirmant qu'il faudrait "sept ans" pour négocier avec les Etats-Unis l'accord de libre-échange que promet le leader conservateur, au prix de suppressions d'emploi "à grande échelle". Il promet nationalisations et investissements dans les services publics, pour tourner la page d'une décennie d'austérité sous les conservateurs.
Attaqué sur le problème de l'antisémitisme, qu'il est accusé d'avoir laisser prospérer au sein de son parti, au point d'avoir subi une lourde charge du grand rabbin du Royaume-Uni, Jeremy Corbyn a souligné avoir introduit des procédures disciplinaires. Accusé de "manque de leadership" par son adversaire, il a répliqué en soulignant qu'il n'avait jamais, lui, utilisé un langage "raciste", rapporte The Guardian (lien en anglais). Une allusion à des commentaires de Boris Johnson, qui avait notamment comparé les femmes en burqa à des boîtes aux lettres.
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