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L'Ukraine sous tension après la mort d'un élu dans l'Est

La tension est encore montée d'un cran en Ukraine après la découverte de deux corps, dans l'est du pays, dont celui d'un élu, Volodimir Ribak. Les deux hommes présentent des traces de torture et tous les regards se tournent vers les séparatistes, d'autant plus qu'une vidéo sur internet montre le responsable politique malmené par des militants quelques heures avant sa disparition. Le président ukrainien demande la relance de l'opération "antiterroriste", tandis que Moscou menace d'intervenir.
Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Gleb Garanich Reuters)

La vidéo qui circule sur internet ne montre pas l'enlèvement de Volodimir Ribak. La scène se passerait quelques heures avant, à la mairie d'Horlivka, une ville de l'est de l'Ukraine, entre Donetsk et Slaviansk, les deux foyers de la contestation du nouveau pouvoir de Kiev. Volodimir Ribak venir retirer du bâtiment le drapeau des séparatistes. Il se fait alors malmener et insulter par plusieurs hommes, dont un masqué et en tenue militaire.

Selon le ministère ukrainien de l'Intérieur, c'est quelques heures après cette altercation que l'élu a été enlevé, poussé dans une voiture par des hommes masqués. Son corps a été retrouvé samedi, avec celui d'un autre homme. Ils présentaient des traces de torture et semblent avoir été jetés vivants dans une rivière pour qu'ils se noient selon la police. Aucun lien formel n'a été établi entre la vidéo et l'enlèvement, mais dans un pays en proie à la tension et à la suspicion des deux côtés, elle constitue un véritable baril de poudre.

"Les terroristes ont franchi une ligne" Oleksander Tourtchinov, président ukrainien par interim

De fait, après la mort de l'élu, le président ukranien par interim, Oleksander Tourtchinov, du même parti de Ribak, a réclamé la reprise de l'opération "antiterroriste" dans l'est du pays. "Les terroristes ont franchi une ligne en commençant à torturer et à assassiner des patriotes ukrainiens ", a-t-il lancé.

Moscou a réagi à son tour en montrant les dents : "Une attaque contre les citoyens russes est une attaque contre la Russie ", a lâché le ministre Sergueï Lavrov. Et il a menacé d'intervenir, lançant un parallèle propre à faire frémir Kiev : "Si nos intérêts, nos intérêts légitimes, les intérêts des Russes étaient attaqués directement, comme par exemple ils l'avaient été en Ossétie du Sud (territoire séparatiste en Géorgie, NDLR), je ne vois pas d'autre manière que
de répondre, dans le respect du droit international
". En 2008, une guerre éclair a opposé la Russie à la Géorgie, à l'issue de laquelle Moscou a reconnu l'indépendance de deux territoires pro-russes.

L'OTAN a exprimé sa "préoccupation " face à ces menaces russes et condamné la "rhétorique enflammée " de Moscou.

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