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L'Allemagne bafoue les droits des couples binationaux divorcés.

Combien de vies brisées encore pour obliger l'Allemagne à respecter les droits des couples binationaux? L'Allemagne tente de censurer le débat et les dirigeants nationaux et européens s'esquivent.
Article rédigé par Françoise Schöller
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Parents orphelins de leurs enfants. (Françoise Schöller)


De leurs enfants, il ne leur reste que des souvenirs. Cedric Laurent n'a plus vu sa fillette de 7ans depuis le 26 septembre 2013. Ce jour où les gendarmes sont venus la chercher  dans sa maison du Paradou (Bouches du Rhône) pour la remettre à sa mère repartie dans son Allemagne natale. Pourtant, Solea est née et a grandi en France. Lionel Gilberti (Mulhouse) et Marinella Colombo (Milan) -que nous voyons également dans le reportage- n'ont plus vu leurs enfants depuis plusieurs années. Accusés d'enlèvement d'enfants, ils ont été mis sous le coup de mandats d'arrêt européen et emprisonnés. Alain Joly (qui, dans le reportage,  dénonce le veto allemand sur ces dossiers), a été jugé inapte à s'occuper de son enfant parce qu'il est malvoyant... La liste est longue. Le Parlement Européen a reçu plus de 200 pétitions. Elles ont été discutées cette semaine à Bruxelles de manière pour le moins, expéditive. Et pour cause:
Des députés européens allemands ont manoeuvré pour empêcher le débat. In extremis - le jour même-, l'eurodéputé français, Philippe Boulland a réussi à remettre le sujet à l'ordre du jour. "Une victoire qui laisse un goût amer", a-t-il lui même reconnu. Certains parents n'ont pu être prévenus à temps, d'autres n'ont pas eu le temps de s'exprimer et, comble de mépris pour ces parents qui attendent d'être écoutés, la Commission Européenne était aux abonnés absents. "La question du divorce et des droits de l'enfant a été discutée pour de nombreux pays mais, bizarrement, on n'a pas le droit de parler de l'Allemagne", a déploré Philippe Boulland. Avec lui, d'autres éputés européens -surtout Italiens- alertent l'opinion publique et les dirigeants européens mais le dossier n'avance pas faute de courage politique d'affronter la grand Allemagne. Même le Président du Parlement Européen  avait refusé de répondre à mes questions il y a quelques mois. Serait-ce parce qu'il est Allemand et en campagne pour la Présidence de la Commission Européenne? Le doute est permis. A quelques mois des élections européennes, cela n'encouragera pas les citoyens à se rendre aux urnes. 

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