Juncker intéressé par la présidence de l'UE
Le Premier ministre luxembourgeois, principal rival de Tony Blair, s'est dit intéressé par le poste de président de l'UELe Premier ministre luxembourgeois, principal rival de Tony Blair, s'est dit intéressé par le poste de président de l'UE
"Si un appel m'était lancé, je n'aurais pas de raison de refuser de l'entendre. A condition qu'il soit sous-tendu par des idées ambitieuses pour ce poste", a déclaré M. Juncker dans une interview publiée mardi par le quotidien Le Monde.
Autres candidats à la fonction : le Britannique Tony Blair et le Néérlandais Jan Peter Balkenende.
Le Royaume-Uni sans "inspiration européenne"
Le nom de M. Juncker, doyen des dirigeants en exercice de l'Union européenne, a été depuis longtemps évoqué comme candidat possible pour la fonction de président stable du Conseil européen, prévue par le traité de Lisbonne si ce dernier entre en vigueur.
Mais c'est la première fois qu'il fait part aussi clairement de son intérêt.
"J'ai appris qu'il ne faut pas se porter candidat à une telle fonction. Il faut laisser venir les appels des autres", a-t-il ajouté.
Le chef du gouvernement luxembourgeois, qui préside aussi le forum des ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe), a aussi confirmé son opposition à Tony Blair pour le poste européen suprême.
"Je ne distingue pas les domaines dans lesquels le Royaume-Uni aurait fait preuve d'une véritable inspiration européenne au cours des dix dernières années, hormis des avancées sur la défense", a-t-il estimé à propos de l'ancien Premier ministre travailliste britannique.
"Je me réfère à un modèle théorique voulant que l'Europe soit représentée par quelqu'un qui aurait comme souci principal de la servir, de la rassembler autour de compromis vertueux, et qui ne ferait pas semblant de la représenter à l'extérieur sans avoir assuré sa cohésion interne", assène-t-il.
M. Juncker fait le procès de ses challengers
M. Juncker reproche notamment à M. Blair de ne pas avoir tenu ses promesses de tenter de convaincre les Britanniques d'entrer dans la zone euro lorsqu'il était au pouvoir."Le parcours de certains Européens a été enrichi par leur volonté de faire avancer l'Europe, y compris l'Union monétaire. D'autres n'ont pas su adopter ce rythme", a-t-il asséné.
Le Premier ministre luxembourgeois ne se montre pas particulièrement tendre non plus pour son homologue néerlandais Jan Peter Balkenende, considéré comme un autre candidat potentiel pour le poste de président du Conseil européen.
"C'est un ami, même si j'ai parfois des divergences notables avec lui sur les débats de fond européens. J'ai pris des risques au moment du référendum sur la Constitution (européenne) dans mon pays, en suggérant de démissionner en cas de victoire du non. Il ne l'a pas fait, mais je le comprends parce que je connais la situation de son pays", a estimé M. Juncker.
Pour autant, le Luxembourgeois affirme ne pas plaider pour lui "mais pour une certaine conception du rôle" de président de l'UE, qu'il conçoit comme un pont entre les petits et grands pays de l'Union, entre anciens et nouveaux Etats du bloc en Europe de l'Est, en même temps qu'un "facilitateur" pour le couple franco-allemand. En tout cas pas un simple secrétaire général des grands Etats.
"Si le Conseil européen penchait pour une solution de facilité, un poste d'apparat, jamais l'idée ne me viendrait de dire oui à un éventuel appel", a-t-il dit.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.