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Extradition d'Assange : la police londonienne au pied de l'ambassade de l'Equateur

Quito craint un assaut contre sa représentation diplomatique à Londres si celle-ci ne remet pas le fondateur de WikiLeaks aux autorités britanniques.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des policiers de Londres attendent le 15 août 2012 devant la principale porte de l'ambassade de l'Equateur à Londres (Grande-Bretagne), où Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, s'est réfugié. (WILL OLIVER / AFP)

EUROPE  - Le Royaume-Uni n'autorisera pas le fondateur de WikiLeaks Julian Assange à quitter libre l'ambassade d'Equateur, selon une note publiée jeudi 16 août par le Foreign Office après une réunion la veille avec des membres du gouvernement équatorien à Quito. "Nous devons être absolument clairs sur le fait que si nous recevions une demande de sauf-conduit pour M. Assange, après qu'il ait obtenu l'asile politique [de l'Equateur], ceci serait refusé, conformément à nos obligations légales", indique cette note confidentielle, dont le gouvernement équatorien a déjà fait état mercredi soir. De son côté, le site WikiLeaks a dénoncé une menace "disproportionnée" et une "atteinte sans précédent au droit des demandeurs d'asile". 

En tout cas, le ton monte entre Londres et Quito. La police britannique a pris position jeudi matin devant toutes les issues de l'ambassade d'Equateur à Londres. Certains policiers sont même entrés, si l'on en croit cette vidéo postée sur internet

Une décision attendue

L'Equateur doit annoncer, jeudi à 14 heures, heure française, sa décision concernant la demande d'asile politique faite par Julian Assange. D'abord donnée par le site internet du Guardian, l'annonce de l'asile politique à l'Australien de 41 ans a ensuite été démentie par l'Equateur.

Depuis le 19 juin, Julian Assange, accusé par la justice suédoise de viol et d'agression sexuelle, est réfugié à l'ambassade d'Equateur à Londres, où il a déposé une demande d'asile politique pour éviter son extradition vers la Suède. Il dit redouter d'être transféré dans un second temps aux Etats-Unis pour y répondre d'espionnage après la divulgation par son site de 250 000 télégrammes diplomatiques américains.

"Une position inadmissible" pour l'Equateur

Selon le chef de la diplomatie équatorienne, "la position qu'a adoptée le gouvernement du Royaume-Uni est inadmissible, tant du point de vue politique que du point de vue juridique""Une entrée non autorisée dans l'ambassade d'Equateur serait une violation flagrante de la Convention de Vienne" sur les missions diplomatiques, a déclaré Ricardo Patino.

Londres n'a ni confirmé ni infirmé avoir menacé l'ambassade d'Equateur d'assaut. Le Royaume-Uni pourrait justifier une telle intervention par une loi de 1987 sur les statuts des locaux consulaires et diplomatiques, qui permet de lever l'immunité d'une ambassade sur le sol britannique. Un appel à manifester devant l'ambassade a été lancé sur le réseau social Twitter. Elle est située dans le quartier chic londonien de Kensington. Une dizaine de policiers étaient présents mercredi soir devant l'ambassade.

Dans le cas où Quito déciderait d'accorder l'asile politique à Julian Assange, rien ne garantit toutefois que les autorités britanniques le laisseraient quitter le territoire. Dans la mesure où la justice britannique a donné son feu vert à son extradition vers la Suède, Julian Assange a enfreint les conditions de sa liberté surveillée. 

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