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Des expertises médico-légales présentées mardi devant la cour s¿avèrent accablantes pour l'accusé.

Des experts appelés à la cour mardi dans le procès du médecin allemand Dieter Krombach révèlent la présence de trois médicaments distincts dans l"organisme de l"adolescente décédée mystérieusement en juillet 1982.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Des experts appelés à la cour mardi dans le procès du médecin allemand Dieter Krombach révèlent la présence de trois médicaments distincts dans l"organisme de l"adolescente décédée mystérieusement en juillet 1982.

Ces dépositions viennent accréditer la version de l"accusation, selon laquelle Dieter Krombach aurait violé la jeune Kalinka Bamberski alors qu"elle était sous sédatifs. L"adolescente est décédée en juillet 1982, à l"âge de 14 ans, au domicile du Dr Krombach, à Lindau, en Allemagne. La mère de la jeune fille avait refait sa vie avec le médecin.

Ces expertises médico-légales ont été menées à partir de prélèvements de tissus réalisés en 2010 sur le corps de Kalinka. Depuis, ces tissus étaient conservés dans un institut médico-légal français, comme pièces à conviction. Ces conclusions fragilisent encore davantage la défense, après qu"une longue lise d"abus sexuels sur mineurs a été imputée au médecin allemand.

Il est donc aujourd'hui démontré que Kalinka avait pris avant de mourir un puissant somnifère, sans doute "en quantité notable", ce qui était susceptible d'endormir totalement la jeune fille pendant huit heures et d'effacer sa mémoire immédiate, a dit à la barre Gilbert Pépin, expert judiciaire.

Il y a par ailleurs trace dans ces prélèvements de deux autres médicaments utilisés en anesthésie hospitalière, et il est "certain que ces trois substances ont été administrées avant la mort de Kalinka", a dit l'expert. Un autre expert a émis l'hypothèse que Kalinka a pu mourir en s'étouffant après une régurgitation fatale dans son sommeil, d'autant que Dieter Krombach lui avait fait, au prétexte d'une supposée anémie, une piqûre de fer et de cobalt juste après son dernier repas, ce qui est contre-indiqué.

Dieter Krombach nie ces conclusions et a dit à la cour avoir donné un demi-comprimé de somnifère à la jeune fille parce qu'elle le lui avait demandé, ce qu'il n'avait jamais dit. Les experts français ont en outre examiné les rapports médico-légaux réalisés en Allemagne en 1982 et Gilbert Pépin a qualifié "d'incompréhensible" le fait que le sang de Kalinka n'ait jamais fait alors l'objet d'analyses en Allemagne.

Mardi, en fin de journée, les débats ont dûs être suspendus, après des signes de malaise de l'accusé. Le verdict est attendu en fin de semaine. Le médecin allemand, 76 ans, encourt la réclusion à perpétuité.

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