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Ce que l'on sait sur la fusillade qui a fait trois morts à Milan

Un homme a tiré plusieurs coups de feu jeudi 9 avril vers 11 heures, alors qu'il se trouvait à l'intérieur du Palais de justice de Milan. Dernier bilan : trois morts et deux blessés. Après une traque d'une heure, il a été arrêté par la police.

Article rédigé par Jéromine Santo-Gammaire
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Les secours prennent en charge un homme blessé transporté sur un brancard, après la fusillade du 9 avril 2015, au Palais de justice de Milan (Italie). (OLIVIER MORIN / AFP)

Il portait une veste et une cravate. Un vêtement de conséquence pour son procès devant le tribunal de justice de Milan (Italie), où il était poursuivi pour faillite frauduleuse. Armé, l'homme a fait feu à plusieurs reprises. Selon un dernier bilan, trois personnes ont trouvé la mort, deux autres sont blessées. Francetv info vous résume ce que l'on sait de la fusillade.

Que s'est-il passé ?

Selon les premiers éléments de l'enquête rapportés par La Reppublica, le tireur présumé était assis sur le banc du public lorsqu'une bagarre aurait éclaté au cours du contre-interrogatoire d'un témoin. Les personnes présentes ont entendu quatre ou cinq coups de feu. Le suspect aurait tiré, pendant son audience publique, atteignant mortellement son avocat, Lorenzo Alberto Claris Appiani, alors qu'il venait de se récuser. Un autre homme est également visé : l'un de ses co-inculpés, Giorgio Erba, qui a succombé par la suite à ses blessures après avoir été transporté à l'hôpital.

Immédiatement, la panique a envahi la foule. Le tireur présumé aurait alors descendu deux étages pour rejoindre le bureau du juge des faillites Fernando Ciampi, abattu de deux balles. Arrivés sur place, les policiers ont demandé aux personnes présentes de se barricader dans les salles.

Après une course-poursuite à travers le bâtiment, le tireur serait parti à moto. Les autorités l'ont finalement arrêté une heure plus tard, à Vimercate, une ville située à 25 km au nord-est de Milan. Elles craignaient qu'il ne fasse d'autres victimes. Il a ensuite été embarqué au poste de police pour y être interrogé sur les raisons de son geste.

Que sait-on de l'auteur des coups de feu ?

Agé de 57 ans, Claudio Giardiello était entrepreneur dans le bâtiment. Originaire d'une ville proche de Naples, il résiderait actuellement à Brugherio, dans la banlieue de Milan.

Valerio Maraniello, un avocat présent au Palais de justice au moment des faits, avait défendu l'auteur présumé des tirs, quelques années auparavant, "pour des problèmes de médiation mobilière". Il se souvient de la personnalité de l'homme, qui pourtant, "présentait bien". "Ce client était particulier, ingérable, une personne agressive, un peu paranoïaque. Il était toujours convaincu qu'on cherchait à l'avoir". Au bout d'un an, l'avocat avait arreté de le défendre parce que son client ne suivait pas ses conseils.

Quelles seraient ses motivations ?

Depuis trois ans, ses entreprises faisaient face à de graves difficultés financières qui l'avaient entraîné dans plusieurs affaires judiciaires, selon le Corriere della Serra.

Au moment des faits, Claudio Giardiello comparaissait pour banqueroute après la faillite en 2008 de Immobiliare Magenta Ltd., dont il était l'actionnaire majoritaire. Selon le quotidien italien, "l'audience du procès a été fixée dans la même salle d'audience où devait débuter une autre procédure à son encontre et pour les mêmes motifs."

"Claudio Giardiello était convaincu d'être la victime d'une escroquerie de la part de ses co-accusés dans le processus en cours", a ajouté Valerio Maraniello, cité par le Corriere della Serra. "Je voulais prendre ma revanche sur ceux qui m'ont ruiné", a-t-il déclaré à la police, immédiatement après son arrestation, comme le rapporte La Reppublica. "Il a agi avec une froide détermination", a déclaré Thomas Bonanno, le procureur de Brescia, chargé de l'enquête.

Comment a-t-il pu entrer à l'intérieur du tribunal avec une arme ?

Selon les propos du procureur de Milan, Edmondo Bruti Liberati, rapportés par Ilsussidiaro, Giardiello serait entré à l'intérieur du Palais de justice par une entrée réservée aux juges et aux avocats en présentant un faux badge.

L'inquiétude est vive en ce qui concerne la sécurité des lieux, alors que tous les visiteurs doivent passer à travers un détecteur de métal pour entrer. "Nous nous engageons à ce que ça ne se reproduise jamais, et à ce que les responsables payent", a promis le Premier ministre, Matteo Renzi.

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