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Après Wikileaks, Julian Assange devient animateur télé

L'émission du célèbre hacker, diffusée sur une chaîne russe, entend susciter la polémique en invitant des personnalités controversées. Comme Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah libanais.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
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Temps de lecture : 2 min
Dans sa première émission, diffusée mardi 17 avril et retransmise sur internet, Julian Assange a interviewé Hassan Nasrallah, le chef du mouvement chiite libanais Hezbollah. (RT.COM / FTVI)

Animateur de talk show : l'étrange reconversion du créateur de Wikileaks à la télévision russe suscite la controverse. Pour la première édition de son émission "The world tomorrow" [le monde de demain], mardi 17 avril, Julian Assange s'est entretenu en visioconférence avec Hassan Nasrallah, le chef du mouvement chiite libanais Hezbollah. 

Le programme surfe sur l'esprit Wikileaks

Diffusée à un rythme hebdomadaire sur la chaîne d'information russe étatique RT (pour Russia Today), l'émission met en scène le fondateur du site de révélations Wikileaks dans son rôle de chevalier blanc de l'information. L'homme qui a publié, entre autres, les données secrètes de l'armée américaine concernant l'Irak et l'Afghanistan, fait de son CV de hacker militant un gage d'indépendance.

"Avec Wikileaks, nous avons exposé les secrets du monde, dit-il, en voix off pendant le générique. Nous avons été attaqués par les puissants", poursuit-il, accompagné d'images du président américain Barack Obama et de sa secrétaire d'Etat, Hillary Clinton.

"Nous avons un contrôle éditorial total"

De son côté, Julian Assange a dit, dans une interview publiée mardi sur le site RT.com, s'attendre à de nombreuses critiques pour cette émission. "Voilà Julian Assange, combattant ennemi, un traître, qui se couche dans le lit du Kremlin et mène des interviews avec de terribles radicaux [venus] de partout dans le monde", a-t-il ironisé.

"Si [mes détracteurs] regardent comment l'émission est faite, [ils verront] que nous avons un contrôle éditorial total (...), RT est la voix de la Russie, donc observe les choses du point de vue russe. La BBC est la voix du gouvernement britannique, Voice of America est la voix du gouvernement américain", a-t-il poursuivi.

Des invités controversés

Selon la chaîne, qui retransmet l'émission sur son site internet (contenu en anglais), les invités constituent "quelques-unes des personnes les plus intéressantes et controversées dans le monde actuel""Hommes politiques, révolutionnaires, intellectuels, artistes et visionnaires", sont au programme, explique-t-elle, en maintenant le suspense sur leur identité. En recevant Hassan Nasrallah, le chef du mouvement chiite libanais Hezbollah, considéré comme un mouvement terroriste par les Etats-Unis, la chaîne a réussi son coup. 

L'entretien a été réalisé en différé depuis l'Angleterre, en duplex vidéo avec Nasrallah qui s'exprimait "depuis un lieu secret au Liban", a indiqué Julian Assange, lui même assigné à résidence au Royaume-Uni. Il est en effet mis en cause dans une affaire d'agression sexuelle dans laquelle il clame son innocence.

Le Hezbollah questionné sur la Syrie

Le chef du Hezbollah, allié de Damas à l'instar de Moscou, a notamment été interrogé sur la situation en Syrie, où depuis plus d'un an le régime écrase un mouvement de contestation. Hassan Nasrallah a affirmé que son mouvement avait tenté de favoriser le dialogue.

"Nous avons contacté (...) l'opposition pour l'encourager et pour faciliter le dialogue avec le régime, mais elle a rejeté le dialogue", a-t-il assuré. "Depuis le départ, nous avons à faire à un régime qui est prêt à faire des réformes et prêt au dialogue, a-t-il déclaré au sujet du régime de Bachar Al-Assad. De l'autre côté, il y a une opposition qui n'est pas prête au dialogue, pas prête à accepter les réformes. Tout ce qu'elle veut, c'est faire chuter le régime. C'est un problème", a déclaré l'invité de Julian Assange.

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