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Retour sur la carrière d'Helmut Kohl en quatre événements marquants

L'homme politique était considéré comme le père de la réunification allemande.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'ancien chancelier allemand Helmut Kohl participe à une session du parlement à Bonn, le 2 septembre 1998.  (MICHAEL URBAN / REUTERS)

Les hommages des dirigeants du monde entier n'ont pas tardé à affluer. L'ancien chancelier allemand Helmut Kohl est mort, vendredi 16 juin, à l'âge de 87 ans, à Ludwigshafen (Allemagne). Ce pilier de la construction européenne détenait le record de longévité à la chancellerie après guerre (1982-1998). "Il restera dans nos mémoires comme un grand Européen, comme le chancelier de l'Unité" du pays, a réagi Angela Merkel, l'actuelle chancelière allemande.

Franceinfo revient sur quatre évènements marquants de la vie politique d'Helmut Kohl.

Le 22 septembre 1984 : la poignée de main avec François Mitterrand

Le chancellier allemand Helmut Kohl et le Président français François Mitterrand se tiennent la main à l'ossuaire de Douaumont, le 22 septembre 1984. (WOLFGANG EILMES / DPA)

L'amitié politique entre les deux dirigeants a façonné l'histoire. Le chancelier conservateur allemand Helmut Kohl et le président socialiste français François Mitterrand se sont rencontrés des dizaines de fois, de 1982 à 1995. Mais c'est surtout cette image que les Français retiendront.

Le 22 septembre 1984, les deux hommes se retrouvent pour une commémoration des morts de la première guerre mondiale à l'ossuaire de Douaumont (Meuse). Le protocole ne l'a pas prévu, mais François Mitterrand saisit la main d'Helmut Kohl au moment où les hymnes nationaux sont diffusés.

Le 9 novembre 1989 : la chute du mur de Berlin

Victime de railleries pour son côté rustique et provincial, celui qui est à la tête du gouvernement d'Allemagne de l'Ouest s'achète une puissante stature, le 9 novembre 1989, quand tombe le mur de Berlin. Helmut Kohl, pourtant contesté dans son propre parti (CDU), endosse alors, selon ses propres mots, "le manteau de l'Histoire".

Helmut Kohl salue le foule le jour de la réouverture de la porte de Brandebourg, le 22 décembre 1989, à Berlin (Allemagne).  (PEER GRIMM / DPA / AFP)

De la chute du mur à octobre 1990 : la réunification allemande

Peu après la chute du mur, Helmut Kohl perçoit très vite l'appétit des Allemands de l'Est pour une réunification des deux Etats et l'obtient au pas de charge malgré les craintes qu'elle suscite. L'ancien chancelier restera dans l'histoire pour avoir forcé la main des dirigeants soviétique et américain Mikhaïl Gorbatchev et George H. W. Bush, mais aussi de ses alliés européens, afin que la RDA anciennement communiste (à l'Est) rejoigne la RFA en 1990 (à l'Ouest), moins d'un an après la chute du mur.

Cette réussite a été immortalisée par le magazine allemand Bild, en 2014, pour les 25 ans de la chute du mur de Berlin. La photo publiée dans le journal montre Helmut Kohl, alors en fauteuil roulant, devant la porte de Brandebourg éclairée. Tout un symbole, rappelle le site Arrêts sur images, quand on sait que le monument faisait office de délimitation entre les deux Berlin. 

Capture d'écran d'un tweet montrant la photo d'Helmut Kohl publiée dans le journal allemand Bild en 2014. (TWITTER)

Une fin de carrière entachée par les scandales et achevée dans une trahison

Helmut Kohl pose sa main sur l'épaule d'Angela Merkel, pendant une conférence de son parti, la CDU, à Bonn le 28 novembre 1994. (TIM BRAKEMEIER / DPA)

La fin de carrière d'Helmut Kohl sera moins glorieuse. A la fin des années 1990, le chancelier se retrouve impliqué dans un scandale de caisses noires pour le financement de son parti, la CDU. Helmut Kohl est accusé d'avoir omis de déclarer des contributions de 1 à 2 millions de Deutsche Marks (de 500 000 à 1 million d'euros). Il finit par reconnaître avoir recueilli des dons occultes. Il est contraint de démissionner 

Angela Merkel, qu'il avait pris son aile, en profite alors pour l'évincer, en dénonçant ces montages dans un article. Elle lui succède, en 1999, à la tête de son parti, à l'issue d'une bataille interne. L'ancien chancelier est lui contraint de démissionner de son poste de président d'honneur du parti. Il ne lui a jamais pardonné cette trahison.

Celle qu'il surnommait "la gamine" lui a toutefois rendu un hommage appuyé, vendredi soir. "Comme des millions d'autres, j'ai pu passer d'une vie sous la dictature de la RDA à une vie de liberté", a insisté la dirigeante conservatrice, qui fut scientifique à Berlin-Est avant de s'engager aux côtés de la CDU. "Tout ce qui a suivi dans les 27 années suivantes d'hier à aujourd'hui n'aurait jamais été envisageable sans Helmut Kohl", a-t-elle relevé, avant de confier : "Je (lui) suis personnellement très reconnaissante".

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