Le Premier ministre espagnol dit "réfléchir" à démissionner après l'ouverture d'une enquête contre son épouse

Pedro Sanchez livrera sa décision lundi prochain devant la presse, alors que sa femme est visée par une enquête pour "trafic d'influence et corruption".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, à Bilbao (Espagne), le 19 avril 2024. (ANDER GILLENEA / AFP)

Pedro Sanchez dans la tourmente. Le Premier ministre espagnol dit "réfléchir" à une éventuelle démission, mercredi 24 avril, après l'annonce de l'ouverture d'une enquête contre son épouse pour "trafic d'influence et corruption". "J'ai besoin de m'arrêter et de réfléchir si je dois continuer à être à la tête du gouvernement ou si je dois renoncer à cet honneur", a déclaré le chef du gouvernement, avant de préciser que sa décision sera communiquée lundi prochain devant la presse, et qu'il suspend ses activités jusque-là.

L'élu socialiste a réagi à l'ouverture d'une enquête préliminaire le 16 avril à l'encontre de son épouse Begoña Gómez dans une longue lettre postée sur son compte X. Cette affaire avait été révélée plus tôt dans la journée par le média El Confidencial. Elle porte sur "des délits présumés de trafic d'influence et de corruption", après une plainte de l'association Manos limpias ("Mains propres" en français), proche de l'extrême droite.

Les liens de Begoña Gómez avec des entreprises privées dans le viseur de la justice

Le tribunal supérieur de justice de Madrid souhaite tirer au clair les liens de Begoña Gómez avec des entreprises privées ayant reçu des aides publiques lors de la pandémie de Covid-19 ou signé des contrats avec l'Etat, alors que son mari était à la tête du gouvernement. Selon El Confidencial, IE Africa Center avait "signé un accord de parrainage avec Globalia en 2020" et Begoña Gomez aurait participé à "une réunion privée avec son PDG Javier Hidalgo à l'époque où Globalia négociait son plan de sauvetage de plusieurs millions d'euros avec le gouvernement" de Pedro Sanchez.

Ce plan a permis à Air Europa de toucher 475 millions d'euros en novembre 2020, issus d'un fonds de 10 milliards destiné à soutenir les entreprises stratégiques en difficulté à cause de la crise sanitaire. La compagnie espagnole a été la première entreprise à bénéficier de ce fonds. Des dizaines d'autres ont suivi, dont plusieurs de ses concurrents (Iberia, Vueling, Volotea...). L'opposition de droite a appelé mercredi le Premier ministre à "donner des explications aux Espagnols", par la voix d'Ester Muñoz, membre de la direction du Parti Populaire. 

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