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Avec #Cuéntalo, les Espagnoles ont trouvé leur #BalanceTonPorc

Quelques jours après l'annonce du jugement de "la meute", plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté à Pampelune.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté le 28 avril à Pampelune, dans le nord de l'Espagne, contre le jugement de "la meute". (ALVARO BARRIENTOS/AP/SIPA)

"Raconte-le". Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi 28 avril à Pampelune, dans le nord de l'Espagne, au troisième jour d'un vaste mouvement de protestation dans le pays contre un jugement disculpant de "viol" cinq hommes ayant abusé d'une jeune femme.

Le slogan "ce n'est pas un abus sexuel, c'est un viol !", a résonné dans la capitale de la région de Navarre, comme chaque jour depuis que le jugement contesté y a été rendu. A l'appel du Mouvement féministe de Pampelune, "32 000 à 35 000 personnes ont participé à cette marche très tranquille mais très revendicative", a déclaré un porte-parole de la police municipale.

"Ma sœur je te crois" ou "non c'est non"

Sur les réseaux sociaux, les messages de soutien autour du hashtag "Cuéntalo" ("Raconte-le" en français) invite les Espagnoles à s'exprimer et à raconter les violences sexuelles qu'elles ont subies. D'autres mots clés ont été utilisés comme #HermanaYoTeCreo ("ma sœur je te crois") ou #NoEsNo ("non c'est non"). Plusieurs personnalités et anonymes ont utilisé ces mots clé pour dénoncer le jugement de la meute et dénoncer, selon elles, une culture machiste et patriarcale, décrit le Huffington Post. Une romancière espagnole a rappelé qu'une étudiante de 20 ans avait été tuée à Pampelune il y a vingt ans parce qu'elle avait résisté à son violeur. Aujourd'hui "il s'avère que si tu ne résistes pas, ce n'est pas un viol", écrit-elle sur Twitter.

"J'ai 32 ans et je me réveille apeurée dès que la couverture tombe de mon lit. Quand j'étais petite, il m'arrivait la même chose. L'homme qui aurait du m'aimer le plus jetait la couverture à terre et tout commençait ainsi", raconte Paula Borja.

"C'était mon père, ça a commencé bien avant que je puisse m'en souvenir. Vers deux, trois ans ? Moins ? Je viens d'avoir 41 ans et cela fait quelques mois que je suis une thérapie, bien que je croyais l'avoir surmonté, je ne l'ai fait pas fait. Je fais des dépressions chroniques, j'ai des crises d'angoisse, je fais des cauchemars... Je n'ai jamais été en couple, je ne me sens en sécurité que seule", raconte Elisa Maza.

"Un prof m'a violé pendant deux en me faisant du chantage. Il a été condamné à sept ans de prison mais il n'en a fait que trois, pour bonne conduite. Moi cela fait 14 ans que je suis un traitement psychiatrique", décrit "Vagina dentada" sur Twitter.

Des personnalités très différentes se sont impliquées dans le débat, telle la puissante dirigeante de la banque Santander, Ana Botin, qui a glissé sur Twitter que le jugement était "un recul pour la sécurité des femmes". L'ancienne juge Manuela Carmena, maire de Madrid, a aussi considéré que "ce jugement ne répond pas aux exigence de justice des femmes" et souhaité qu'il soit cassé.

Plus d'1,2 million de personnes ont déjà signé une pétition adressée au Tribunal suprême pour réclamer la révocation des juges ayant pris la décision.

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