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Réforme de la PAC : Ayrault s'oppose à toute cure d'amaigrissement

Le Premier ministre a jugé jeudi inacceptable l'enveloppe du budget de la PAC proposée par Herman Van Rompuy dans le cadre de la présentation la semaine prochaine du budget européen 2014-2020. Le président du Conseil européen a annoncé un budget agricole de 364 milliards d'euros, soit 25 milliards de moins par rapport au souhait de Paris.
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Hervé KIELWASSER Maxppp)

C'est "une base de négociation inacceptable " pour
Jean-Marc Ayrault. Les propositions de réforme du président du Conseil européen
en vue de la réforme de la Politique agricole commune ne passent pas du tout à
Paris. Il faut dire que, dans le cadre du budget européen 2014-2020, Herman van Rompuy propose aux Etats membres de l'Union européenne une version radicalement opposée aux souhaits défendus par la France, dont les
agriculteurs sont les premiers bénéficiaires des aides la PAC.

Moins de subventions aux agriculteurs ?

Les subventions aux agriculteurs représentent aujourd'hui
40% du total des dépenses de l'Union européenne. C'est trop pour certaines
capitales. A Londres par exemple, David Cameron menace d'exercer son droit de
veto en cas de compromis "inacceptable " pour les contribuables
britanniques.

Alors pour tenter d'obtenir un compromis lors du sommet des 22 et 23 novembre prochains, le président du Conseil européen propose de démarrer les
discussions sur une enveloppe de 364 milliards. C'est 22 milliards de moins que
ce que proposait la Commission européenne et 25 milliards en-deçà des espoirs
de Paris.

D'où la colère de Jean-Marc Ayrault :

 La PAC doit "répondre aux besoins d'un secteur
économique indispensable qui, à travers les industries agroalimentaires,
contribue de façon déterminante à la croissance, à l'emploi et au solde
commercial extérieur en France et en Europe".

Au-delà de la réduction du budget agricole, Herman Van
Rompuy propose deux autres évolutions sensibles par rapport au projet de réforme imaginé par la
Commission : les Etats auraient la maîtrise sur le plafond des financements
accordés aux exploitations agricoles (plafond imaginé pour éviter la
concentration des aides aux grandes exploitations) et ils pourraient choisir eux-mêmes
les critères d'application du "verdissement " de la PAC (30% des aides
conditionnées au respect de ces futurs critères environnementaux).

L'aide aux régions pauvres également dans le collimateur

La PAC n'est pas la seule à faire les frais du tour de vis
souhaité par le président du Conseil européen. Avec l'agriculture, la politique
de cohésion est l'autre grand poste de dépenses du budget européen. Une
politique destinée à soutenir les pays et les régions les plus pauvres de
l'Union européenne.

Et elle aussi est dans le collimateur : baisse proposée de 29,5
milliards d'euros. Un coup de rabot qui ne passe pas pour Stéphane Le Foll. "Les
réduire, c'est perdre le lien, qu'il faut garder pourtant, dans cette période
de crise, avec l'ensemble des citoyens européens
", a lancé le ministre de
l'Agriculture sur France Info.

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