Réchauffement climatique : 100 millions de pauvres de plus en 2030 ?
Quand la Banque mondiale lance un pavé dans la mare... A moins d'un mois de la conférence sur le climat, elle estime que les décisions qui pourront être prises à Paris ne suffiront pas à enrayer l'impact du réchauffement climatique sur les plus pauvres.
Ainsi, le réchauffement pourrait faire basculer 100 millions de personnes de plus dans l'extrême pauvreté d'ici 2030. Aujourd'hui, selon la Banque Mondiale, 700 millions de personnes, soit 10% de la population de la planète, vivent déjà
avec au maximum 1,9 dollar par jour. Ces populations sont aussi les plus vulnérables aux catastrophes naturelles et aux crises agricoles et sanitaires liées aux changements climatiques.
Or d'ici 2030, les politiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre ne pourront pas faire grand-chose pour modifier le réchauffement climatique lui-même", compte tenu de l'inertie propre au climat, estime la Banque mondiale. L'intensité et la fréquence de ces "chocs" agricoles, sanitaires et naturels ne peuvent donc que s'aggraver "au moins jusqu'à 2030", particulièrement en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne.
Sécheresses, maladies
Et ce n'est pas tout : le nombre de personnes exposées à des sécheresses et des inondations pourrait ainsi augmenter respectivement de 9 à 17% et de 12 à 19% d'ici 2030, tandis que les rendements agricoles pourraient baisser globalement de 5%, entraînant des hausses des prix des denrées alimentaires.
Qui plus est, selon la Banque mondiale, 150 millions de personnes de plus (5% de la population mondiale) pourraient en outre être exposées à la malaria et dans certaines régions, les maladies à diarrhées augmenteraient de 10% à l'horizon 2030.
Bref, le seul moyen de réduire l'impact du réchauffement, c'est de lutter contre la pauvreté. Mais selon la Banque mondiale, il manquerait 1.000 milliards de dollars par an pour financer les infrastructures des pays en développement. 300 à 400 milliards de plus pour réduire les gaz à effet de serre.
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