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Pourquoi l'expédition polaire Tara fascine-t-elle autant ?

C'est l'un des voiliers scientifiques les plus célèbres du monde, qui quitte Lorient pour une mission de sept mois en Arctique.

Article rédigé par Yann Thompson
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La goélette "Tara" quitte le port de Lorient (Morbihan), le 5 septembre 2009, pour une expédition de trois ans sur les pas de Charles Darwin. (MARCEL MOCHET / AFP)

C'est devenu l'une des expéditions scientifiques les plus célèbres du monde. La goélette océanographique Tara se lance, dimanche 19 mai, dans une nouvelle aventure glacée. Au départ de Lorient (Morbihan), le plus grand voilier polaire français va rejoindre l'océan Arctique, dont il va faire le tour pendant sept mois.

Cette "circumnavigation" va profiter de la fonte estivale de la banquise pour étudier l'écosystème local. L'expédition est baptisée Tara Oceans Polar Circle et va passer par la Russie, le Canada, l'Alaska ou encore le Groenland, soit 25 000 km de croisière. Mais pourquoi en parle-t-on autant ?

Parce que le concept est sympa

Dépoussiérant le cliché du rat de laboratoire, les scientifiques de l'expédition Tara font figure d'aventuriers qui partent braver les éléments pour la bonne cause. Durant leur mission, en 2006 et 2007, au pôle Nord, ils ont volontairement laissé leur embarcation être capturée par la mer glacée. Pendant plus d'un an qu'a duré leur expérience, les membres de l'équipage ont ainsi dérivé sur la banquise, comme l'a raconté Le Parisien. Grâce à sa coque en aluminium arrondie, la goélette a résisté aux hautes pressions exercées par la glace. Cette fois, il s'agit de s'y frotter sans se laisser emprisonner.

Parce que c'est français

Le président de Tara Expéditions, Etienne Bourgois, est le fils de la styliste Agnès Troublé, la créatrice d'agnès b. Avec l'aide de l'entreprise de mode, dont il est le directeur général depuis plus de vingt ans, il a acheté le bateau en 2003 pour agir "en faveur de l'environnement et de la recherche". Les expéditions sont menées avec des instituts scientifiques, comme le CNRS et le Commissariat à l'énergie atomique, et l'équipage est quasi exclusivement tricolore. En revanche, le retentissement est mondial, en témoignent ces articles de la BBC et de Science sur les précédentes aventures, ou encore un partenariat avec la Nasa.

Parce que c'est bon pour la conscience

Les travaux de Tara portent sur les océans et le changement climatique, avec un souci de résultats et d'alerte environnementale. Ils ont par exemple permis des avancées sur la connaissance des écosystèmes marins, l'une des branches les moins explorées de l'océanographie, avec une étude inédite des planctons et des cycles du carbone et de l'oxygène. L'expédition qui débute dimanche doit permettre d'y ajouter des données pour l'Arctique, où la fonte de la banquise est de plus en plus rapide et où des espèces sont menacées

Parce que le plan de communication est bon

Grâce à une équipe terrestre qui accorde une grande place à la communication, Tara Expéditions bénéficie d'un écho au sein du grand public que peu de scientifiques parviennent à égaler. Cette présence est notable sur le web, avec un site encyclopédique, un magasin en ligne, une page Facebook et des vidéos à la pelle, le tout axé sur l'aventure et le carnet de bord.

Le second volet du succès est la dimension pédagogique du projet, qui se matérialise par des expositions ouvertes au public, comme ces jours-ci à Lorient ou encore, il y a quelques mois à Paris. Surtout, des membres de l'équipe se consacrent entièrement à Tara Junior, pour sensibiliser les plus jeunes aux questions de changement climatique, et améliorer encore la vulgarisation scientifique. Rien de tarabiscoté.

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