Le charbon, première énergie mondiale dans cinq ans ?
La consommation chinoise de charbon, en plein boom, devrait bientôt faire repasser cette énergie devant le pétrole, selon l'Agence internationale de l'énergie.
Le charbon polluant et ses "gueules noires", roi du XXIe siècle ? Tiré par l'immense appétit de la Chine, le charbon devrait détrôner le pétrole comme première source d'énergie mondiale d'ici cinq à dix ans, a annoncé mardi 18 décembre l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
"Grâce à des ressources abondantes et à une demande insatiable d'électricité des marchés émergents, le charbon a représenté près de la moitié de l'augmentation de la demande mondiale d'énergie lors de la première décennie du XXIe siècle", souligne l'organisation énergétique des pays développés.
Dans un long rapport, l'AIE se penche sur l'évolution du marché du charbon dans les cinq ans à venir. Conclusion : en 2017, la consommation de charbon devrait représenter 4,32 milliards de tonnes équivalent pétrole, tout près des 4,4 milliards de l'or noir. "La part du charbon dans le bouquet énergétique mondial continue de progresser chaque année, et si aucun changement n'est fait aux politiques actuelles, le charbon rattrapera le pétrole d'ici une décennie", avertit la patronne de l'organisation basée à Paris, Maria van der Hoeven.
Le "King Coal" chinois en tête
Comme le résume l'AIE, "le charbon c'est la Chine. La Chine c'est le charbon". A lui seul, le géant asiatique, qui inaugure les centrales électriques à charbon à tour de bras, a représenté l'an dernier 46,2% de la consommation mondiale. Le cap des 50% devrait être franchi dès 2014, signifiant que la Chine consommerait à ce moment là plus de charbon que tous les autres pays réunis.
Mais la tendance est générale : l'AIE s'attend "à ce que la demande de charbon augmente dans toutes les régions du monde", à l'exception notable des Etats-Unis. L'Inde devrait ainsi ravir la place de deuxième consommateur mondial aux Américains d'ici 2017. En l'absence d'un prix élevé du carbone qui pénaliserait les énergies polluantes, "seule une concurrence féroce d'un gaz à bas prix permet effectivement de réduire la demande de charbon", fait valoir l'AIE. "L'Europe, la Chine et d'autres devraient en prendre note".
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