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Le Bisphénol-A déjà montré du doigt pour diverses pathologies réduirait la concentration et la qualité du sperme

A plusieurs reprises mis en cause dans l'accroissement des risques de dysfonctionnement sexuel masculin et dans la perturbation du développement cérébral des foetus et nouveau-nés, le Bisphénol-A est à nouveau sur la sellette.Ce composé chimique est présent dans un grand nombre de récipients alimentaires et de boissons, dont les biberons.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Les bouteilles en plastique contiennent du Bisphénol-A (gettyimages/Influx Productions)

A plusieurs reprises mis en cause dans l'accroissement des risques de dysfonctionnement sexuel masculin et dans la perturbation du développement cérébral des foetus et nouveau-nés, le Bisphénol-A est à nouveau sur la sellette.

Ce composé chimique est présent dans un grand nombre de récipients alimentaires et de boissons, dont les biberons.

Le Bisphénol-A (BPA) sert à diluer la résine de polyester pour la rendre liquide et faciliter son laminage et se trouve également dans les résines de scellement dentaire.

Dans la dernière étude menée pendant cinq ans sur 514 ouvriers travaillant dans des usines en Chine, les auteurs ont constaté que ceux qui avaient les concentrations les plus élevées de BPA dans leur urine multipliaient le risque de produire un sperme de mauvaise qualité.

"Comparativement aux hommes sans trace détectable de BPA dans l'urine, ceux qui avaient les teneurs les plus élevées multipliaient par plus de trois le risque d'une concentration diminuée de leur sperme et de sa vitalité", précise le Dr De-Kun Li, un épidémiologiste de Kaiser Permanente (consortium privé américain de soins et d'assurance maladie), principal auteur de cette communication qui paraît dans la revue "Fertility and Sterility".

Il s'agirait de la première étude menée sur des humains pour évaluer le lien entre la qualité du sperme et le BPA.

Des recherches sur des animaux avaient déjà mis en évidence des effets néfastes de cette substance sur le système reproducteur des souris et des rats.

Un doute supplémentaire sur l'innocuité du BPA
Il s'agit de la troisième étude d'une série conduite par le Dr Li sur les effets du BPA sur l'organisme humain.
La première, publiée en novembre 2009 dans l'Oxford Journals Human Reproduction, avait conclu qu'une exposition à des hauts niveaux de BPA sur le lieu de travail augmentait le risque d'une diminution des fonctions sexuelles.

Financée par l'Institut national américain de la sécurité et de la santé au travail (NIOSH), les conclusions de l'étude publiée jeudi viennent jeter un doute supplémentaire sur l'innocuité du BPA.

Le Canada est devenu, le 14 octobre, le premier pays à classer le BPA dans la catégorie des substances toxiques. Il avait aussi été le premier en 2009 à interdire les biberons en plastique rigide, une mesure reprise depuis par d'autres pays, dont la France et le Danemark.

En mars 2009, les six plus gros fabricants américains de biberons avaient décidé de cesser de vendre aux Etats-Unis des produits contenant du BPA.

Mais ce n'est qu'en janvier 2010, que l'agence américaine des médicaments (FDA), s'est pour la première fois inquiétée de possibles risques pour la santé présentés par le BPA, qu'elle avait déclaré sans danger en 2008.

"Les résultats d'études récentes, recourant à de nouvelles approches qui détectent des effets plus subtils du BPA, suscitent des inquiétudes chez les toxicologues des Instituts nationaux de la santé (NIH) et de la FDA quant à ses effets potentiels sur le cerveau et la prostate des foetus et des jeunes enfants", avait indiqué au début de l'année l'agence fédérale sur son site.

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