Cet article date de plus d'un an.

Jets privés : la majorité propose de "presque doubler" la taxation du kérosène, revendiquant "une écologie pragmatique"

Selon Marc Zulesi, député des Bouches-du-Rhône, l'alignement de la taxation du kérosène sur celle du carburant du quotidien apporte davantage de solutions que "l'écologie de façade" qui consistait à demander l'interdiction des jets privés.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un jet privé atterri sur l'aérodrome de Colmar Houssen, en Alsace, le 25 mai 2022. (HERV? KIELWASSER / MAXPPP)

Les députés Renaissance s'apprêtent à déposer un amendement pour que la taxation du kérosène, qui alimente les jets privés, s'aligne sur la taxation du carburant du quotidien. "Aujourd'hui, la taxe sur ces avions d'affaires non commerciaux est de 42,13 euros, il s'agit de la porter à 76,82 euros" (...) pour "que chacun puisse participer à l'effort", à la lutte contre le dérèglement climatique, indique Jean-Marc Zulesi, député des Bouches-du-Rhône, à l'origine de cette idée. Il défend "une mesure structurelle", qui s'inscrit "dans une écologie pragmatique, de terrain". L'amendement sera débattu la semaine prochaine à l'Assemblée nationale pour une mise en application au 1er janvier, en cas d'adoption.

franceinfo : Quel est l'objectif de cet amendement ?

Jean-Marc Zulesi : Il nous semblait important que les utilisateurs de jets privés puissent eux aussi contribuer à lutter contre le réchauffement climatique. L'idée c'est donc d'augmenter la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques, la fameuse TICPE, et de l'aligner sur ce qui se fait sur le carburant du quotidien, le carburant des automobilistes. En augmentant la taxe sur le kérosène, il s'agit de faire en sorte que chacun puisse participer à l'effort.

A combien s'élève la taxe actuelle sur le kérosène des jets privés ?

Aujourd'hui, la taxe sur ces avions d'affaires non commerciaux est de 42,13 euros il s'agit de la porter à 76,82 euros. Ce n'est pas du symbole, c'est une mesure structurelle qui permet de responsabiliser chacun. On n'est pas dans l'interdiction, ce sont des mesures applicables sur le terrain. On n'est pas dans l'écologie de façade, on est véritablement dans une écologie pragmatique, de terrain, qui apporte des solutions.

Ce sera suffisamment dissuasif, selon vous ?

On ne parle pas de quelques euros de plus, il s'agit de presque doubler cette taxe. Et je pense que, oui, c'est dissuasif. C'est révélateur de notre volonté, non pas d'interdire parce qu'on ne peut pas interdire pour interdire, mais de responsabiliser et de tendre vers une démarche beaucoup plus exemplaire pour la planète, l'environnement, pour la lutte contre le réchauffement climatique.

La France peut, seule, imposer une taxe ?

L'idée est d'avancer au niveau européen, c'est le bon niveau. Mais quand on ne peut pas avancer au niveau européen, on peut avoir des initiatives sur l'aviation non commerciale, comme celle que je propose. Nous aurons le débat la semaine prochaine à l'Assemblée nationale et, si cet amendement est adopté, l'idée c'est qu'il s'applique au 1er janvier 2023.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.