Egypte : funérailles sous haute tension à Port-Saïd
Plusieurs milliers de personnes ont participé ce dimanche dans une ambiance très tendue aux funérailles des personnes tuées la veille à Port-Saïd, après la condamnation à mort de 21 supporteurs de football locaux. Trois personnes ont été tuées, et plus de 400 autres blessées, selon des médecins sur place.
Les victimes de la veille n'ont pas eu le droit à des obsèques paisibles. Très vite, alors même que les cercueils étaient transportées d'une mosquée vers le cimetière, des coups de feu d'origine indéterminés se font entendre, semant la panique dans la foule, avant de l'exciter.
Sous les gaz lacrymogènes, un commissariat est pris d'assaut. Si personne ne sait qui a commencé, des échanges de tirs se multiplient. La rue principale de la ville est envahie par des habitants participant au cortège des funérailles. "Il n'y a de Dieu que Dieu ", criait la foule. Certains exprimaient aussi leur colère contre le pouvoir islamiste, scandant "A bas le pouvoir du Guide " des Frères musulmans, dont est issu le président Mohamed Morsi.
L'armée ne bronche pas
D'émeutes liées à une décision de justice, la colère de Port-Saïd se retourne contre le pouvoir égyptien. La foule ne s'excite plus seulement contre la condamnation à mort de 21 supporteurs du club de football local, Al-Masry, pour leur implication dans des violences qui avaient fait 74 morts en février 2012, après un match contre une équipe du Caire, Al-Ahly.
Selon l'envoyée spéciale de France Info à Port-Saïd, l'armée, déployée hier dans la ville du nord-est du pays, ne s'est pas mélée des échauffourées entre la foule et la police. Elle s'est contentée de protéger les bâtiments officiels et la Banque centrale.
Ces évènements de Port-Saïd se déroulent alors que le pays, profondément divisé, reste secoué par des violences depuis quatre jours, depuis la célébration des deux ans de la chute d'Hosni Moubarak.
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