"Disons que oui, nous avonstué entre 7.000 et 8.000 personnes et fait disparaître leurs corps".Pour la première fois, en 2012, Jorge Videla assume, dans un entretien filméd'une vingtaine d'heures, l'exécution d'opposants sous la dictature argentine,à laquelle les organisations des droits de l'Homme imputent quelque 30.000 disparitionset l'empoisonnement de centaines de milliers de personnes.Incarcéré dans une prison près de BuenosAires, l'ancien général est mort vendredi dans sa cellule de la prison deMarcos Paz. Mardi encore, Jorge Videla avait été entendu au procès du Plan Condor, du nomdu réseau de répression créé par les dictatures militaires d'Amérique du suddans les années 1970 et 1980 pour se débarrasser de leurs opposants. Comme àson habitude, il a refusé de reconnaître la justice civile.L'ancien dictateur argentinpurgeait une peine de prison à vie pour crime contre l'humanité, ajoutée à unepeine de 50 années de réclusion pour le vol de bébés d'opposants. Jorge Videla a dirigé l'Argentine de 1976 à 1981, lorsque la répression était àson paroxysme. "Il a passé sa vie à faire le mal [...] Sa mort met fin à sa présence sur physique sur Terre, mais pas à ce qu'il a fait au pays", a déclaré l'artiste argentin Adolfo Pérez Esquivel, prix Nobel de la paix en 1980.