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Daniel Larribe : "je me suis mis entre parenthèses"

Daniel Larribe, ex-otage d'Arlit, a témoigné ce lundi soir dans le journal de 20h de France 2. Premier des otages à raconter publiquement ses trois années de captivité, il a livré un court récit teinté de pudeur et d'humour : "nous sommes des miraculés", convient-t-il. Il rend hommage à l'efficacité des équipes de négociateurs et confie avoir ressenti un moment de peur lors du déclenchement de l'opération militaire française au Mali.
Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Autre)

Regard bleu et peau encore tanné par trois années de captivité dans le désert, c'est une émouvante leçon de force morale toute en retenue qu'a livré Daniel Larribe, ce soir sur le plateau du 20h de France 2. Avant de raconter son expérience, l'ex-otage a rendu hommage aux deux journalistes de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, assassinés ce week-end à Kidal, au Mali : "je rends hommage à toutes ces équipes courageuses qui vont sur le terrain, au contact de l'information ". Puis il a évoqué le sort des otages français encore en détention.

Interrogé ensuite sur ce qui lui a permis d'endurer sa longue réclusion dans le désert, il explique que sa passion pour la nature, la botanique et le désert lui a permis de ne pas flancher : "quand je commençais à avoir des idées négatives, je les rejetais. Quitte à faire la description d'une plante ". "Je me suis mis entre parenthèses. Je me suis cocooné ", ajoute-t-il.

"Peut-être apperçu Serge Lazarévic "

Sur les trois otages encore détenus dans la région, il préfère la discrétion, concédant simplement avoir peut-être apperçu Serge Lazarévic.

Soulignant qu'il n'avait pas été maltraité, qu'il mangeait ce que mangeaient ses ravisseurs "essentiellement des pâtes et du riz ", il avoue avoir eu un grand moment de peur. "Je le dois à l'aviation française ", concède-t-il dans un sourire gêné. Le 22 février dernier, les bombardements du déclenchement de l'opération Serval tombent à moins de deux kilomètres des otages. La grotte où ils avaient été précédemment détenus a été réduite en cendres.

De son propre aveu trop ému pour prendre la parole à l'invitation du Président de la République, lors de son retour à Villacoublay, la semaine dernière, il n'exclut pas de revenir un jour en Afrique, mais "pas de sitôt", conclut-il.

 

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