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Damas se dit prêt à placer ses armes chimiques sous contrôle

La Syrie a accueilli favorablement, lundi, la proposition russe de placer l'arsenal chimique de Damas sous contrôle international. Le Premier ministre britannique, David Cameron, estimait un peu plus tôt qu'une telle décision des autorités syriennes serait "un grand pas en avant". Les Etats-Unis se sont dits prêts à discuter de cette proposition avec la Russie.
Article rédigé par Matthieu Mondoloni
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Sergei Karpukhin Reuters)

Damas pourrait accepter de placer sous contrôle international son stock d'armes chimiques. Le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, a en effet salué, lundi, l'initiative de son homologue russe Sergueï Lavrov.

Moscou avait, un peu plus tôt, fait une proposition en ce sens, espérant qu'une telle mesure écartera une action militaire occidentale contre le régime de Bachar al Assad.

  • "Je déclare que la République arabe syrienne accueille favorablement l'initiative russe, motivée par l'inquiétude des dirigeants syriens à l'égard de la vie de nos citoyens et la sécurité de notre pays, et aussi motivée par notre confiance en la sagesse des dirigeants russes, qui tentent d'empêcher une agression américaine contre notre peuple"* , a déclaré Walid al Moualem lors de sa visite à Moscou.

Un chef rebelle a immédiatement réagi, qualifiant cette acceptation de "mensonge" . "Nous appelons à des frappes et nous avertissons la communauté
internationale que le régime
(d'Assad NDLR) dit des mensonges, et que le
menteur Poutine est son professeur"
, a déclaré le chef de l'Armée syrienne
libre, Selim Idriss, dans un entretien à Al-Jazeera.

"Un grand pas en avant" pour David Cameron

Les Etats-Unis  se sont dits prêts à discuter avec la Russie pour déterminer si leur proposition est digne de foi. Un conseiller du président américain Barack Obama, Ben Rhodes, a toutefois prévenu sur la chaîne MSNBC que
Washington ne relâcherait pas pour autant la pression sur Damas et se méfiait
d'une tactique destinée à retarder l'échéance de frappes contre le régime Assad.

De son côté, le Premier ministre britannique, David Cameron, a jugé "particulièrement bienvenu" l'appel adressé par la Russie à la Syrie estimant, devant les députés britanniques, qu'une telle démarche de Damas serait "un grand pas en avant" . Il a ajouté cependant qu'il fallait s'assurer qu'"il ne s'agit pas d'une manoeuvre de diversion" . "Mais si c'est une véritable proposition, elle doit être véritablement examinée" , a ajouté le Premier ministre britannique.

Dans la foulée, Ban Ki-moon, s'exprimant devant des journalistes à New York, a précisé que le Conseil de sécurité pourrait également demander à la Syrie de s'associer à la convention internationale sur l'interdiction des armes chimiques, un traité que Damas n'a pas signé.

Bachar al-Assad "n'est pas prêt à le faire" selon John Kerry

En faisant cette proposition, la Russie a tenté de reprendre la main sur le dossier syrien alors que le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, continuait de défendre ce lundi matin l'idée d'une intervention militaire, et que Barack Obama fait toujours face à un Congrès américain divisé.

Il avait déclaré un peu plus tôt à Londres que le président syrien Bachar al-Assad pourrait éviter des frappes en mettant sous contrôle son arsenal chimique. "Bien entendu il (Bachar al-Assad NDLR) pourrait restituer l'intégralité de son arsenal chimique à la communauté internationale, dans la semaine à venir, tout rendre, tout sans délai (...) Mais il n'est pas prêt de le faire, et il ne le peut pas" , avait déclaré John Kerry.

Selon François Géré, directeur de l'Institut d'analyses stratégiques, s'il est techniquement possible de contrôler et détruire les armes chimiques syriennes, cela peut prendre des mois, voire des années.

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