Cet article date de plus de sept ans.

Crash d'avion en Colombie : l'accident dû à des erreurs humaines

L'avion de la compagnie bolivienne LaMia, qui s'est écrasé fin novembre en Colombie faisant 71 morts, dont 19 footballeurs du club brésilien Chapecoense, a manqué de carburant, selon les résultats préliminaires de l'enquête de l'aviation civile présentés lundi à Bogota.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Les équipes de secours cherchent les victimes dans la carcasse de l'avion de la compagnie Lamia, qui s'est écrasé en Colombie, le 29 novembre 2016. (RAUL ARBOLEDA / AFP)

L'accident d'avion qui a fait 71 morts, dont la quasi totalité de l'équipe de football brésilienne de Chapecoense, le 28 novembre en Colombie, est dû à des erreurs commises par le pilote, la compagnie aérienne et les autorités boliviennes. L'appareil de la compagnie de charters bolivienne LaMia s'est écrasé près de Medellin parce que le pilote n'a pas refait le plein et n'a pas signalé à temps une panne de moteur due au manque de carburant, selon le secrétaire d'Etat colombien à la Sécurité aérienne, Freddy Bonilla.

Les pilotes "étaient conscients des limitations de carburant dont ils disposaient, qui n'était pas ce qui convenait, ni suffisant", a déclaré le secrétaire de la sécurité de l'aviation civile colombienne, le colonel Freddy Bonilla. Ils n'en ont cependant pas informé les autorités aéronautiques colombiennes et n'ont signalé que l'avion était confronté à une urgence que sept minutes avant l'impact contre le flanc d'une montagne des environs de Medellin, le 28 novembre.

Les causes techniques écartées

Le pilote et le co-pilote ont pensé atterrir à Bogota ou à Leticia du fait de la "limite de carburant", mais n'ont fait aucune demande en ce sens, selon Freddy Bonilla. "A ce jour, nous n'avons aucune preuve montrant qu'un facteur technique ait causé l'accident, tout est lié à un facteur humain et de gestion", a-t-il ajouté, précisant qu'en outre l'avion était en excès de poids de près de 500 kg, mais que cela n'avait pas été "déterminant" dans l'accident. Par ailleurs, Freddy Bonilla a pointé l'aviation civile bolivienne qui a, selon lui, validé un plan de vol qui présentait des éléments "inacceptables".

Selon l'aviation civile, à 21h49 le 28 novembre (heure locale) les pilotes demandent à atterrir en priorité en raison d'un problème potentiel de carburant et la contrôleuse aérienne de l'aéroport José Maria Cordova de Rionegro, qui dessert Medellin, leur donne "la route la plus directe et immédiate". Mais l'appareil de LaMia entame sa descente sans avoir encore l'autorisation, alors qu'un avion de la compagnie colombienne Avianca est en phase d'atterrissage, et que d'autres sont déjà dans le secteur. Six minutes avant l'accident, à 21h53, l'un des moteurs s'arrête. Trois minutes plus tard, les quatre cessent de fonctionner.

A 21h57, l'équipage déclare l'appareil en urgence du fait d'une "panne électrique totale" et se trouvant "sans carburant". Il disparait des radars. Une minute plus tard, il demande à atterrir et descend à 9 000 pieds, soit environ 1 000 pieds en dessous de l'altitude minimale requise pour la zone. Il s'écrase contre le flanc d'une montagne, Cerro Gordo, à quelque 50 km de Medellin, à 21h58 à une vitesse de 115 noeuds (environ 230 km/h).

Le pilote était copropriétaire de la compagnie aérienne

Les conclusions préliminaires des autorités colombiennes correspondent à celles communiquées la semaine dernière par l'administration bolivienne, selon laquelle le pilote, Miguel Quiroga, est directement responsable de l'accident. Ce dernier, qui était copropriétaire de la compagnie, fait partie des 71 victimes.

Gustavo Vargas Gamboa, directeur général de LaMia, a été placé en détention préventive. Son fils, Gustavo Vargas Villegas, ancien responsable de l'aviation civile, a également été écroué. Il est soupçonné d'avoir usé de son influence pour obtenir la licence d'exploitation de l'avion.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.