Chine : les internautes créent un langage codé pour parler des sujets censurés
Critiquer le chef de l'État ou soutenir le mouvement MeToo. En Chine, ces opinions sont censurées sur les réseaux sociaux par des armées de contrôleurs ou des algorithmes surpuissants. Mais pour les contourner, un étonnant langage codé a vu le jour. Pour le découvrir, nous avons sollicité un journaliste qui parle le mandarin. Premier exemple, désigner le président chinois Xi Jinping par l'expression "peau de banane". "Les initiales sont ‘XJP’, les mêmes initiales que pour peau de banane qui se dit ‘Xiang jioo pi’", explique Zhifan Liu. Afin d'évoquer le mouvement MeToo, les internautes utilisent les mots "mi", riz en mandarin, et lapin, "tu".
Éviter les sanctions
Une créativité indispensable, car de très nombreux sujets sont interdits, dès lors qu'ils peuvent donner lieu à des critiques contre les autorités, même sur des événements anciens. Impossible de mentionner la répression sanglante de la place Tiananmen en 1989 par sa date, le 4 juin. Alors les opposants parlent du quatrième jour après le 31 mai, le 35 mai. Cela permet aussi de limiter les risques de sanctions, qui peuvent aller bien plus loin que la coupure de la ligne Internet. En novembre dernier à Pékin, lors d'un rassemblement contre les confinements à répétition, des manifestants ont brandit des feuilles blanches. Une autre manière d'exprimer ce qu'ils n'ont pas le droit de dire.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.