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Centrafrique : les rebelles infiltrent Bangui, des tirs en cours

La Centrafrique se dirige-t-elle vers un coup d'Etat ? Ce dimanche sera "une journée décisive", promettent les rebelles de la Séléka. Après avoir rompu la trêve cette semaine, ils ont engagé des combats avec l'armée régulière aux abords de Bangui. Le gouvernement appelle à éviter un "bain de sang". Paris demande à ses ressortissants de rester chez eux et réclame une réunion d'urgence aux Nations Unies.
Article rédigé par Nicolas Richaud
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Reuters)

Dernière minute : des tirs et des détonations entendus à Bangui ce dimanche matin, après une nuit très calme, selon la Fomac (Force multinationale d'Afrique centrale). "Nos hommes sont dans Bangui, on prend nos emplacements , affirme un des chefs militaires rebelles, le colonel Djouma Narkozy. La journée d'aujourd'hui sera décisive ". 

Dans la soirée de samedi déjà, l'offensive semblait prendre forme. "Nos deux colonnes se dirigent maintenant vers la palais présidentiel ". C'est le dernier commentaire recueilli par un journal de l'agence Reuters samedi soir auprès des rebelles. La capitale centrafricaine a passé la nuit dans le noir complet. Les hommes de la Séléka auraient coupé l'alimentation électrique. Pourtant, des sources militaires centrafricaines affirmaient alors qu'ils n'auraient pas dépassé le barrage routier du Point kilométrique 12 qui marque l'entrée de la capitale. 

L'appel à négocier lancé samedi le Premier ministre centrafricain Nicolas Tiangaye n'a en tout cas pas été entendu. La coalition des insurgés a déclaré ne
plus vouloir discuter avec le président François Bozizé. Pour la Séléka, l'ancien général n'a pas tenu ses promesses faites lors des accords signés en janvier dernier après un autre épisode de violences. 

Le Séléka a annoncé cette semaine qu'il rompait la trêve, jugeant
insuffisantes et trop tardives les concessions faites par le président
centrafricain.

Les ressortissants français invités à rester chez eux

En France, le ministère français des Affaires étrangères a
appelé toutes les parties "à faire preuve de retenue et à respecter les populations
civiles
".

Un message d'alerte a été adressé aux 1.250 ressortissants français,
invités à rester eux. Aucune évacuation n'est prévue par le Quai d'Orsay "pour le moment ". Mais de source diplomatique, des soldats français se sont déployés pour sécuriser l'aéroport de Bangui face à l'avancée rebelle. 250 soldats tricolores sont présents sur place.

En décembre dernier, l'ambassade de France avait été attaquée par des manifestants, inquiets de l'avancée des rebelles. Paris réclame par ailleurs ce samedi la tenue d'une réunion d'urgence au conseil de sécurité de l'Onu.

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