Au moins trois personnes sontmortes ce vendredi dans de violents affrontements lors de manifestations à Phnom Penh, au Cambodge.La police cambodgienne a tiré sur la foule, composée de milliers d'ouvriers etde manifestants armés de bâtons, pierres et cocktails molotov. Selon unphotographe de l'AFP, la police a effectué trois tirs de semonce avant d'ouvrirle feu directement sur les manifestants.Il s'agit des "plus graves violences commises contre des civils depuis 15 ans au Cambodge ", a dénoncé la Ligue cambodgienne de défense des droits de l'Homme (Licadho).Le porte-parole de la police a expliqué que ladécision de tirer avait été rendue nécessaire aprèsque neuf policiers ont été blessés. "Nousétions inquiets pour la sécurité, alors nous devions réprimer " la manifestation,déclaré Kheng Tito, assurant, "si nous leur permettons de continuer àfaire grève, cela va devenir l'anarchie ".160 dollars par mois"C'est une tentative inacceptable decasser non pas seulement une grève ouvrière, mais c'est une tentative pourcasser le mouvement ouvrier dans son ensemble. Et derrière le mouvementouvrier, de casser le mouvement démocratique qui est en train de se développerau Cambodge ", a répondu le chef de l'opposition Sam Rainsy, soutenue parles ouvriers qui manifestent.Les manifestations des ouvriers du textile avaient déjà conduit à la mort d'une femme par balle en novembredernier. Les manifestants demandent à ce que leur salaire soit doublé, passantde 80 dollars à 160 dollars par mois. Le gouvernement a promis de le porter à95 dollars mais les syndicats jugent cela insuffisant. Le secteur du textileest crucial pour l'économie cambodgienne. Il emploie 650.000 personnes, dont400.000 pour des grandes marques internationales.