Bolsonaro part en guerre contre l'un des principaux journaux du Brésil
Le président brésilien a mis fin à l'abonnement des organes gouvernementaux au quotidien "Folha de S.Paulo". Il menace également ses annonceurs.
Le président brésilien Jair Bolsonaro ne veut plus de la Folha de S.Paulo, l'un des principaux journaux du pays. "Aujourd'hui j'ai décidé d'annuler l'abonnement à la Folha ici au sein du pouvoir exécutif. Qui veut lire la Folha n'a qu'à passer à la gare routière de Brasilia et l'acheter", a dit le chef de l'Etat dans son direct hebdomadaire sur Facebook, jeudi 31 octobre.
"Nous n'allons plus dépenser d'argent dans un journal comme celui-là. Et ceux qui achètent de la pub dans la Folha, qu'ils fassent attention", a-t-il ajouté, menaçant les annonceurs du journal.
Une "attitude ouvertement discriminatoire"
La mesure ressemble à celle prise par la Maison Blanche la semaine dernière à l'égard des quotidiens New York Times et Washington Post, que Donald Trump considère comme des vecteurs de désinformation. Jair Bolsonaro maintient depuis sa campagne électorale qui l'a mené à remporter la présidentielle d'octobre 2018 une confrontation ouverte avec les plus grands médias du Brésil, comme la télévision TV Globo ou la revue Veja.
La Folha a dénoncé dans un communiqué "l'attitude ouvertement discriminatoire" du président et s'est engagée à continuer de faire "un journalisme critique et impartial" vis-à-vis de son gouvernement.
Dans la nuit de mardi à mercredi, depuis l'Arabie saoudite où il se trouvait en déplacement, le président d'extrême droite avait publié une vidéo où il se livrait à une violente charge contre Globo, insultes à l'appui. Il reprochait à l'empire médiatique d'avoir lié son nom à l'assassinat de la militante Marielle Franco, survenu en mars 2018. Le parquet de Rio de Janeiro a par la suite dénoncé comme mensonger le témoignage cité par TV Globo qui faisait le lien entre le complexe résidentiel carioca où vivait Jair Bolsonaro et le meurtre de cette conseillère municipale noire et lesbienne, dont les commanditaires n'ont à ce jour pas été identifiés.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.