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Les Océaniens veulent protéger leur patrimoine maritime

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min

Le Forum des îles du Pacifique (FIP) est une organisation politique internationale de coopération régionale. Créé en 1971, il est composé de seize pays indépendants : Australie, îles Cook, Kiribati, Marshall, Micronésie, Nauru, Niue, Nouvelle-Zélande, Palaos, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Salomon, Samoa, Tonga, Tuvalu, Vanuatu, et deux territoires associés, Nouvelle-Calédonie et Polynésie française.

Lors de la réunion du FIP 2012, sur l'île de Rarotonga (îles Cook), les pays d’Océanie ont déclaré vouloir délimiter des zones de souveraineté maritime pour la gestion durable des ressources.

Ce projet intitulé Pacific Oceanscape permettrait de sanctuariser 40 millions de km².

D’autre part, le pays hôte en a profité pour annoncer la création d’un gigantesque parc marin.

Onze photos illustrent ce propos

annoncent en 2010 renoncer à la pêche, principale ressource économique du pays, en interdisant l’accès à une vaste zone halieutique. Pourquoi un tel sacrifice ? Simplement pour préserver le monde dans lequel vivront les générations futures.

De leur côté, les Kiribati sont voués à disparaître sous les eaux, selon son président Anote Tong, à cause du réchauffement climatique. (AFP PHOTO/Torsten BLACKWOOD)
Mais tout n’est pas perdu, car l’archipel possède une aire marine protégée (AMP) de 410.000 km², créée en 2008. 

Cette AMP a été l’amorce d’un projet beaucoup plus ambitieux, le Pacific Oceanscape, dont Anote Tong fut l’un des instigateurs, lors du FIP 2010. (REUTERS/Stringer)
Des pays du FIP sont menacés par la montée des océans. Il est primordial pour eux quePacific Oceanscape voit le jour.

L’organisation écologique Conservation International, qui s’efforce de préserver la biodiversité partout où elle menacée par l’activité humaine, travaille en partenariat avec les îles du Pacifique. Ensemble, ils s’efforcent de mettre sur pied l’immense réseau de réserves, allant des îles Marshall à la Nouvelle-Zélande, équivalent à la surface de la Lune. (AFP PHOTO/Torsten BLACKWOOD)
François Chartier, de Greenpeace, déclare : «Pour beaucoup de pays, la création de ces réserves marines est un moyen de se réapproprier leurs ressources en poissons face à la pêche industrielle pratiquée par des navires étrangers.

La plupart des pêcheurs locaux, représentants d'une pêche artisanale, soutiennent la création de ces réserves.» (AFP/ HUGHES Hervé)
ancien international de rugby néo-zélandais, qui a joué pour les îles Cook, se consacre désormais à la protection de l'océan Pacifique. Pour lui, ce projet équivaut au raui, une pratique maorie qui permettait de mettre en jachère des espaces marins. 

«Les chefs des îles disaient : "Nous ne pêcherons plus dans cette zone, j’impose un raui dessus, personne n'a le droit d'y toucher avant la régénération des stocks", explique-t-il. (AFP PHOTO / Marty Melville)
Marea Hatziolos, spécialiste de la mer à la Banque mondiale, précise que l'idée n'est pas d'interdire de façon systématique ni la pêche ni l'exploration minière, mais de les assujettir aux impératifs écologiques. Si des zones sont interdites aux pêcheurs, d’autres parcelles seront réservées à la pêche commerciale et au tourisme.

La pêche industrielle risque de vider les océans d’espèces comme le thon, dont 60% se trouve dans le Pacifique, et d’endommager définitivement les récifs coralliens. (AFP PHOTO / Marty Melville)
Mais si la protection de la biodiversité est l’enjeu premier, il ne faut pas oublier les contraintes économiques. 

Car le statut de réserve marine entraîne un cahier des charges plus exigeant que celui d'une zone protégée qui appelle d'importants moyens de mise en œuvre, d'accompagnement et de contrôle. 

«Il ne peut y avoir aucune extraction dans une réserve marine, il n'y a pas de pêche industrielle,(…); c'est l'équivalent sur mer d'un parc national», explique Sue Lieberman, duPew Environment Group. (REUTERS / Henry Jackson)
«Selon la région où l'on se trouve, la volonté politique, les ressources en gardes-côtes… on peut aboutir à des situations très contrastées.», confirme Greenpeace.

Et si Conservation International reconnaît la difficulté pour les petites nations, elle estime qu'il est dans le devoir des puissances régionales (Etats-Unis, Australie, Japon, Nouvelle-Zélande) de fournir la logistique nécessaire pour que les ressources aquatiques perdurent. (AFP/ DOZIER Marc)
Lors du dernier FIP, le Premier ministre Henry Puna en a profité pour annoncer la création d’un nouveau parc marin. Cette zone de 1.065 millions de km² sera égal à deux fois la France.

La réserve «apportera le cadre nécessaire à la promotion du développement durable en conjuguant les enjeux de la croissance économique comme le tourisme, la pêche et le forage en eau profonde, d’un côté, et de l’autre, la préservation de la biodiversité des océans» , a-t-il déclaré. (AFP PHOTO / Marty Melville)
associée à Pacific Oceanscape, a de son côté annoncé la création pour 2015 d’une aire marine protégée de 1,4 million de km². 

Ce sera la première contribution au projet d'un pays mélanésien et d'une collectivité française du Pacifique. Cette zone inclura un site de 1,5 million d'hectares inscrit au Patrimoine mondial de l'Unesco en 2008. (AFP/HEMIS.FR/ GUIZIOU Franck)
En juin 2012 à la conférence Rio+20, l’Australie annonçait vouloir créer la plus grande réserve naturelle marine du monde, où la pêche sera «durable et écologique, excluant les techniques détruisant la biosphère». Des limites seraient également fixées pour l'exploration pétrolière et gazière offshore sur 3,1 millions de km². 

Mais comme le souligne les associations écologiques, les groupes pétroliers Shell et Woodside ont obtenu des permis d’exploration dans certaines zones au large de la côte-ouest australienne. (REUTERS/Woodside/Handout)

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