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Au Pakistan, les profs vont pouvoir porter une arme en classe

Conséquence de l'attaque contre l'école de Peshawar, le 16 décembre 2014, les professeurs de la région sont désormais autorisés à porter une arme et à venir avec dans leur établissement. Le pouvoir local compte sur l'auto-défense pour protéger la population des attaques terroristes.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Suite à l'attaque du 16 décembre 2014 dans une école de Peshawar, au Pakistan, des enseignantes sont entraînées au maniement des armes. (AFP)
«C’est la première fois de ma vie que je tiens une arme.» Shabnam est prof dans un collège pour filles de Peshawar. Comme une dizaine de ses collègues, elle suit un stage de maniement d’armes dans les locaux de la police de Peshawar. Devant elle, sur une table, la police a rassemblé différents types d'armes. Du pistolet au fusil mitrailleur.
 
En réponse à l’attentat du 16 décembre 2014 contre une école d’enfants de militaires, les profs peuvent désormais acquérir une arme et un permis, et venir armés au travail. Ils suivront une formation au maniement d’un pistolet et d’une Kalashnikov. Auparavant, les personnels de sécurité des établissements scolaires ont suivi des stages.
 

«Si une attaque comme celle de l’école de l’armée se produit, il nous faut un minimum d’entraînement dans l’usage d’une arme», déclare Naheed Hussain, une jeune prof habillée en burqa, un pistolet à la main. Elle semble très convaincue par cette formation. Ses élèves s’interrogent souvent sur l’attitude à adopter si jamais ils étaient attaqués. L'attentat de l'Army public school and college a traumatisé tout le monde à Peshawar. 150 personnes, dont 134 enfants, sont tombées sous les balles des talibans.
 
Quant au policier instructeur, il est très impressionné par la détermination de ces enseignants et en particulier des femmes. «C’est sans doute une première ! J’apprends à des enseignants à utiliser une arme.» L’inspecteur Latif de la brigade antiterroriste leur a appris à remplir un chargeur, démonter une arme, faire feu. Il leur a aussi donné les bases des techniques de self-défense, et comment mettre à l’abri les élèves.

Une enseignante s'entraîne au maniement des armes. (INP)

Selon une femme inspecteur, «les mosquées, les marchés, les écoles, plus aucun lieu n’est sûr en ce moment. Alors, le self-défense c’est un plus.»

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