Cet article date de plus de six ans.

Récif de l’Amazone : Greenpeace apporte un nouvel élément contre l'exploration pétrolière de Total au large de la Guyane

Greenpeace doit dévoiler, samedi, en Guyane, le résultat de cinq semaines d'expédition. Selon l'ONG, le récif corallien de l’Amazone se prolonge au large de la Guyane.

Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un militant de Greenpeace le 28 septembre 2017 à Rio de Janeiro, au Brésil. (MAURO PIMENTEL / AFP)

Le récif de l’Amazonie remonte jusqu’en face des côtes de la Guyane française, selon Greenpeace. Après cinq semaines d’expédition au large du Brésil et de la Guyane, l'ONG de protection de l'environnement va dévoiler, samedi 12 mai, à Cayenne, les détails de cette découverte lors d'une restitution publique des données scientifiques recueillies lors de ces plongées, afin de montrer qu'il existe des trésors de biodiversité à préserver. 

L’Esperanza, le bateau arc-en-ciel de Greenpeace, fait son effet au milieu des sombres porte-conteneurs du port de Cayenne. À son bord, se trouve une équipe internationale avec des Français et des Brésiliens. Gisele Duarte Garcia, biologiste à l’université fédérale de Rio, a hâte d’analyser les quelques échantillons qu’elle a pu prélever pendant cette expédition. 

"La forêt était la principale zone de recherche pour trouver de nouvelles substances utiles aux hommes, indique la chercheuse brésilienne. Maintenant, nous savons que c’est l’environnement marin qui est le plus riche pour nos recherches, en santé notamment."

Une découverte importante

Après cinq semaines de mer, Greenpeace est formelle : un immense récif corallien s’étend bien de l’embouchure de l’Amazone aux côtes françaises. "C'est vraiment l'équivalent que de découvrir les faunes dans les grands fonds ou certains récifs de coraux froids, qu'on a pu découvrir il y a une vingtaine d'années", se réjouit Serge Planes, directeur de recherche sur les récifs coralliens au CNRS.

C'était un endroit où on ne s'attendait pas à découvrir une diversité exacerbée avec une complexité d'assemblages. C'est vraiment l'aspect novateur.

Serge Planes, directeur de recherche au CNRS

à franceinfo

"C'est un écosystème un petit peu nouveau, dans un endroit où on ne s'y attendait pas en raison de la turbidité de l'eau, en raison la masse d'eau douce qui arrive à cet endroit-là, poursuit Serge Planes. Ce n'était pas un écosystème que l'on s'attendait à trouver ici."

Si Greenpeace a mené cette campagne, c’est parce que plusieurs forages pétroliers sont en projet à proximité de la zone de découverte, notamment ceux de Total. Pour François Chartier, chargé de mission océan pour Greenpeace en France, ces découvertes remettent en cause ces projets. "On demande à ce que tous les éléments qu'on a ramenés de notre expédition soient pleinement intégrés pour juger la possibilité, les impacts, les risques potentiels de l'activité pétrolière ici. Globalement, il faut que la France soit cohérente."

On demande de mettre la priorité à la protection, à la science et de ne pas se précipiter à donner à Total des autorisations pour l'exploration pétrolière.

François Chartier, Greenpeace France

à franceinfo

De son côté, Total attend le feu vert des autorités brésiliennes pour ces forages, promettant les meilleurs garanties face au risque de marée noire. Pour Greenpeace le sujet concerne aujourd’hui autant la France que le Brésil.

Environnement : le récif de l’Amazone est en Guyane, selon Greenpeace - un reportage d'Anne-Laure Barral

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.